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LIVRE EN VENTE SUR LA LÉGENDE DU PILOTE RETROUVÉ
Le débarquement du 6 juin 1944 sur les côtes de Normandie oblige le II./JG53 à se positionner le plus rapidement possible, au plus près des plages normandes. Le groupe est aguerri. Certains pilotes affichent des palmarès éloquents. Comme le Leutenant Rollwage, un spécialiste de la chasse aux quadrimoteurs, qui se prévaut de 62 victoires. En ce début juin le groupe est commandé par le Hauptmann Julius Meimberg, un officier qui combat depuis le printemps 1940 et qui a remporté la majorité de ses 36 victoires sur le front de l'Ouest. Le 6 juin, le groupe fait escale au Mans, sur un terrain d'aviation surchargé, avant de rejoindre Vannes dans le soir du 7 juin. Le Leutnant Harti Schmiedel n'a plus que quelques jours à vivre. Jusque là, il a eu plutôt de la chance, s'en est tiré deux fois sans trop de dommages.
La 4/.JG 53, est alors basé sur le terrain de la Marsa, (nord de la Tunisie) depuis le 5 février 43. Le 19 avril 1943, il décolle à bord de son Bf 109 G-6, WNr. 16561, lors d'une attaque sur une formation de B-17 du 301st Bomber Group. Le BG est de retour d'une mission de bombardement sur Bizerte, il est alors touché par les tirs d'un Spitfire d'escorte, il est abattu au sud-ouest de Tebourba, région de Bizerte (Tunisie).
Blessé par une balle dans le pied droit, il a juste le temps de sauter en parachute. Transporté au Kriegslazarett 950 à Carthage, (hôpital militaire) puis transféré à Naples. Il est ensuite rapatrié en Allemagne le 4 mai à l'hôpital de réserve II à Munich. Il va ainsi se retrouver du 7 mai jusqu'au 4 juin à l'hôpital de réserve de Tegernsee (sud Munich).
Il reprend rapidement le dessus et est reconnu apte au service le 4 juin 1943. Parenthèse heureuse quelques jours plus tard, le 12 juin 1943 sont célébrées ses fiançailles avec Margot, jeune fille âgée de dix-neuf ans, originaire de Sehmatal. Moments inoubliables pour les deux jeunes gens. Mais Harti doit rejoindre son groupe qui se trouve alors en Italie, le deuxième groupe est alors basé sur le terrain de Cancello (nord-est de Naples) depuis le 31 juillet 1943.
Le 19 août 1943, aux commandes de son Bf 109 G-6, WNr. 20266, un 3 blanc, il mène une attaque sur une formation de B-17, le Bomber Group est défendu par des Lightning, les fameux P-38, surnommés par les allemands, "Les diables à la queue fourchue", le combat se déroule au dessus du golfe de Salerne. Touché, il ne doit son salut qu'à un amerrissage forcé dans le Golfe, à 3 km à l'ouest de Salerne. Par chance il est vite repêché par un patrouilleur de la marine allemande.
Blessé au visage et au bras gauche par des éclats. On trouvera même une balle perdue, fichée dans son gilet de sauvetage. Rapatrié en Allemagne, il retrouvera des forces dans un hôpital de la région de Neudorf. Sa convalescence dure quand même huit mois, d'autant qu'il est soigné pour une malaria, contractée sans doute lors de son séjour en Afrique du nord. Quant avec son groupe Harti rejoint Vannes, au soir du 7 juin 1944, il affiche une seule victoire. Celle acquise le 4 mars 1944, au dessus de l'Allemagne. Il y abat un P-51. Ce jour là, les alliés paieront un lourd tribut en perdant, corps et biens, onze Mustang. Mais la deuxième victoire d'Harti n'allait pas tarder. Elle a lieu le 8 juin 1944, jour de grande activité aérienne car le temps est relativement beau. La chasse allemande est particulièrement efficace. Les alliés ont une vingtaine d'appareils au tapis dans la région normande. Des P-51, P-47, Spitfire, Typhoon, B-24, B-26, B-17. Harti abat son B-24, à 10 h 50, à 15 km au nord est de Cherbourg. Le Lt. Rollwage signe sa soixante-troisième victoire. Journée faste également pour des as de l'aviation. Le Hptm. Weissenberger, du I./JG5, réalise un doublé pour atteindre 182 victoires. Le Hptm. Emile Lang, du III./JG54, en abattant un P-51 dans le ciel de Bernay, affiche 146 victoires. Mais cela ressemble à un baroud d'honneur, tant le rapport de forces est disproportionné quant aux moyens aériens. Du côté allié, l'aviation a la quasi maîtrise des airs. Les troupes allemandes, notamment les divisions blindées sont sans cesse harcelées par les Typhoon et subissent des pertes importantes. Le "Pik-As" de Vannes fait son possible pour écarter les menaces aériennes. Le temps lui vient en aide le 9 juin, où à cause d'un temps exécrable aucune opération n'a lieu, sauf une patrouille sur Cherbourg. Malgré tout, le groupe perdra trois appareils et deux pilotes, abattus par des batteries anti aériennes allemandes, rendues très nerveuses par les incessantes attaques alliées des derniers jours. D'ailleurs les deux jours suivants le terrain de Vannes subira des bombardements, alors que le temps est particulièrement mauvais. Nous sommes maintenant au 12 juin. Le ciel est relativement dégagé. Au matin, les pilotes du II./JG53 se préparent pour une mission d'interception. Harti en fait partie. Il a sans doute en tête une date anniversaire. Celle de ses fiançailles avec Margot. C'était il y a juste un an. Cela lui semble bien loin. De nouveau plongé dans l'action, il est tendu vers ses objectifs, dont celui d'intercepter des bombardiers, très nombreux en cette journée. On en annonce 200 sur la Bretagne. Ces forteresses volantes (B-17 et B-24) de la 8ème et 9ème US Air Force pilonnent sans relâche les noeuds de communication important, les terrains d'aviation, des villes comme Saint-Nazaire, Rennes, Vannes, des installations radar. En Normandie, les alliés sont sur le point de délivrer la ville de Carentan, fragilisant les unités allemandes positionnées dans le Cotentin et qui aboutira à la prise du port de Cherbourg le 26 juin. Depuis le 6 juin, ils ont débarqué 326000 hommes, 104000 tonnes de matériel et environ 54000 véhicules, renforçant leur tête de pont au fil des jours. L'envol du terrain d'aviation de Vannes n'est pas facile à cause des trous de bombes qui le parsèment. D'ailleurs, le 15 juin, à la suite d'un bombardement le terrain d'aviation est devenu inutilisable et l'escadrille devra évacuer vers trois pistes de campagne ( Briollay, Tiercé, Soucelles), dans le secteur d'Angers. Tant bien que mal, Harti et ses camarades du "Pik-As" prennent l'air à 9 h 23 et se mettent en formation. Vers 10 h 15 les premiers Liberator ( B-24 ) sont interceptés par les Messerschmitt du II./JG53, au nord-ouest de Rennes. Le combat est engagé. Cinq Liberator sont victimes des tirs allemands. Un quadrimoteur est abattu, par le Staffelkapitän de la 4./JG.53, l'Oblt. Seeger. Le B-24 abattu, porte le sérial 41-28710, nommé "Squat'N Droppit", il est piloté par le 2nd Lt. William J Bailey, du 448 Bomber Group, 712 Bomber Squadron. Sur les neuf membres de l'équipage, il y aura malheureusement, un mort, le Sgt. Radio, Kenneth A Zierdt. Le grand oiseau complètement désemparé, va fnir sa course sur la commune de Bonnemain, du coté du hameau, au lieu dit "La Boulaie". Les huit autres aviateurs réussissent à éviter la capture. Tandis que les quatre autres sont endommagés au point de devoir quitter leur formation. Ces "Herausschüsse" sont attribués à l'Uffz. Ostermeyer et à l'Ofhr. Hocke, de cette même escadrille, ainsi qu'au Lt. Paashaus, de la 5.Staffel, qui est crédité à cette occasion de sa 25ème victoire, et enfin au Fw. Hädrich, de la 6.staffel.
Certains de ses Libérator reviennent d'un bombardement sur le camp d'aviation de Rennes. Tandis que d'autres groupes de bombardiers reviennent de différentes missions, sur Saint Nazaire, Porcaro, ou encore le pont des Corbinières qui enjambe la Vilaine. Cette formation passe au dessus de Rennes. Un des Libérator est touché par une batterie anti aérienne. La flak de "La Belle Epine", situé au nord de la commune de Vezin le Coquet, les terribles canons de 88 mm. Ce B-24, portant le sérial 42-94859, du 446th Bomber Group, 705th Bomber Squadron, est piloté par le 1/Lt. Wilbur Turner. Les canons de 88 font mouche. Le quadrimoteur, est complètement désemparé, les moteurs sont en feu et commencent à se détacher. Là le drame est terrible pour léquipage, composé de dix membres au lieu de neuf à l'ordinaire pour ce type d'avion. Cinq hommes vont trouver la mort, quatre vont éviter la capture, seul le navigateur le Lt. Hyman Nutkis sera capturé. Le bombardier va finir sa course sur la commune de Langan Romillé, du coté du hameau, au lieu dit "Les Brieux". Lors de l'évacuation du B-24 en feu, certains aviateurs tout juste sortis de l'avion, voient un autre se balançant au bout de son parachute, qui se fait tirer dessus par un Me 109, entraînant dans la mort cet homme.
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Bf 109 G-6, "8 Blanc", Werk Nummer 412740
Le Leutnant Harti Scmiedel sera donc abattu et blessé deux fois, le 19 avril 1943 en combat avec son Bf 109 G-6, WNr 16561. Au sud ouest de Tebourba, lors d'une attaque sur des B-17 du 301st BG dans la région de Bizerte. Le 19 août 1943 il serra à nouveau abattu en combat aérien, avec son Bf 109 G-6, WNr 20266. Sur une attaque d'un groupe de B-17 ou par un Lightning dans la région de Salerne. Victime d'un amerrissage forcé dans le golfe de Salerne. Blessé, on aperçoit dans son gilet de sauvetage une balle perdue fichée là. Le 12 juin 1944 Harti tombera sous les balles du Lt Glennon Moran. Glennon Moran raconte dans son rapport de mission : ce 12 juin, notre escadron, le 487th se trouve près de Rennes quand il voit quatre 109 attaquer une formation de bombardiers. Ils lui échappent. Il aperçoit alors trois autres avions. Deux sont des Mustang, pilotés par les lieutenants Berkshire et Pickering. L'autre ressemble à un Messerschmitt 109. Il est prêt à tirer quand il reconnaît les fameuses raies d'invasion" blanches et noires peintes sur les ailes et le fuselage de l'avion. Plus tard, il repère sans hésiter un Messerschmitt. Il relate l'attaque brève :" Après avoir tiré trois rafales, le bandit a basculé, perdu le contrôle de son appareil, et s'est brisé à environ un mille au sud du terrain d'aviation de Saint Jacques ". |