Le second pilote le First Lieutenant Richard N. BERRY
Mle 026013 trouva la mort le lundi 19 juin 1944 vers 8
heures 30 dans un champ au lieu dit "La Baillarde" de
l'ancienne ferme de la Boulais. Ce champ se situait
près du boulevard urbain, actuellement en
construction, à environ 150 m N.E. du rond point.
Le Lieutenant Berry était né le 20
février 1921 à Anaconda dans le Montana. Il
était marié depuis un an et affecté au
402ème escadron de la 370ème escadre; base 406
aviation.
Le 19 juin au matin, il quittait sa base d'Andover,
environ à 80 hm N-NO de Portsmouth (sud de
l'Angleterre) pilotant le P38-J15 numéro 43-28473,
destination : Rennes.
Le sous-Lieutenant Oscar W Carlson a écrit dans
son rapport :
"Le groupe de 3 appareils. comprenant celui du
Lieutenant Berry, descendit en piqué à travers
la couche de nuages et en ressortit à un angle
d'environ 200°, à la vitesse approximative de
275 miles à l'heure, près de
l'aérodrome de Rennes. La D C.A. légère
au début, puis nourrie et précise
commença immédiatement et pris les appareils
dans un feu croisé. Aussi nous nous
dégageâmes en prenant vite de l'altitude pour
rentrer dans les nuages aussi rapidement que possible. Je ne
revis pas le Lieutenant Berry par la suite. L'autre pilote
du groupe ne le revit pas du tout, mais sont appareil fut
plusieurs fois atteint par la D.C.A."
Rapport des Allemands: 19 juin, 9 heures 30 :
Pilote décédé près de
Rennes à 2 kms au Nord ouest de Cesson
Sérvigné. Le Lightning a effectué un
crash à 100%. Marques cocarde et estampille sur le
fuselage E.G. ".
Le corps du Lt Berry fut lui aussi inhumé au
cimetière de Cesson. En juillet 1944, sa
dépouille fut transférée au
cimetière de Blosville, (Manche) avant être
rapatriée dans le Post Cimetery du l'académie
militaire de West Point (Etat de New-York).
Nous avons pu obtenir de nombreux témoignages
de Cessonnais sur le crash du P38 du Lt Berry.
Avant sa chute d'abord, l'avion a été vu
touché, par de nombreux témoins. Volant
à basse altitude, il venait du sud survolant les
champs de la Touche Albin et la ferme des Plantes, semblant
vouloir éviter la Hublais avant de s'abattre dans un
champ. Précisions
données par Jean Ledard (à
l'époque enfant du fermier de la Boulais) et
confirmées, par sa mère.
Les Allemands semblent être arrivés
rapidement sur les lieux à motocyclette, très
nerveux. Après constat de la situation ils sont
repartis.
Habitant alors non loin de là, Mr Aymeric
Simon, semble avoir été dans les tout premiers
sur les lieux.
Il raconte : " L'avion avait percuté le sol
près des Buttes de Coëmes dans la direction
Est-ouest, couché sur le coté gauche, moteur
dirigé vers Rennes. Le cokpit s'était ouvert
sous le choc. La jambe du pilote avait glissé
à l'extérieur de la carlingue, le pied
brisé pendant dans l'alignement de celle-ci. La
combinaison du pilote était de simple toile noire. Sa
ma-west enserrait toujours son cou et masquait son
visage."
Une partie de la journée les voisins
entendirent des explosions provenant du l'appareil. En fin
d'après midi, le calme revenu. les curieux
s'enhardissaient pour venir voir et constater. Pour les uns
le pilote était près de l'avion, pour d'autres
à 50 mètres (sans doute avait-il
été déplacé mais par qui ?).
Mme Dubois qui par ailleurs détient deux
petites photos de la carcasse de l'appareil, dit que le
lendemain son père, Jean Péan, est allé
déposer un bouquet de coquelicots enrubanné de
bleu blanc et rouge. Dans la soirée, des
employées de Mr et Mme Jacquard retiraient l'alliance
du pilote qui fut portée le lendemain à la
Mairie. Il semble que le Lt Berry, craignant sans doute le
pire, ait voulu se délester de ses papiers avant la
chute. En effet. dans les jours qui suivirent, Pierre Limeul
trouvait ces derniers dans un chemin. Il les remit plus tard
à la commission d'enquête venue sur les lieux
et qui repartit aussitôt, satisfaite avec ces
documents.
Quant a Joseph Gorieux, ce ne fût qu'en
août qu'il découvrit dans un champ le
portefeuille du pilote ainsi qu'un mouchoir portant des
initiales, le tout fut également porté
à la Mairie.
Ces délais expliquent sans doute pourquoi le
premier document établi a Cesson indique "aucune
pièce d'identité ", On dit aussi que le
parachute fut récupéré par des voisins
?
En resteraient-il des morceaux ?
Les sépultures des pilotes cotoyèrent
plus tard celles de deux soldats Allemands tués
à Cesson le 4 août 1944, jour de la
libération de Rennes et Cesson..
(Qui pourrait nous éclairer sur
l'enlèvement de l'armement. (les appareils radio puis
par la suite des carcasses d'avion ?).
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402FS, Bradley Field Connecticut,
janvier 1944.
Lt Berry est au dernier rang,
6ème en partant de la gauche,
juste sous le raccord de l'aile avec le fuselage du
P47.
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