Dimanche 24 septembre 1944

Environs de Dinard

Cessna Bobcat UC 7 #43-7729

 

DINARD, Ille et Vilaine.

Dimanche 24 septembre 1944.

Crash d'un avion Bimoteur de l'USAAF AIR FORCE.

Cet appareil de type Cessna Bobcat UC 78 Immatriculé : 43-7729, appartenait au 14th escadron de liaison. Il était basé à Étain dans la Meuse. Ce groupe était sous les ordres du 19th Tactical AF au sein de la 9th Air Force américaine. Les missions confiées à ces équipages, étaient surtout orientées sur le transport de personnels militaires. Aux deux membres d’équipages pouvaient s'ajouter 3 passagers maximum.

Le Bobcat était un appareil moyen de 12,78 mètres d'envergure pour une longueur de 9,98 mètres. Il était propulsé par deux moteurs Jacobs R 755-A2 en étoile de 305 CV, 12,4 de cylindrée, 7 cylindres refroidis par air, associés à une hélice bipale.

L'aérodrome d' Étain dans la Meuse avait été mis en service en 1939. Utilisé en 1940 par une unité de la Royal Air Force, dotée de Hurricane, venus en renfort face à l'invasion allemande, il fut rapidement repris par la Luftwaffe qui y séjournera jusqu'à l'été 1944 pour être à nouveau utilisé par l'Armée de l'air américaine qui y installera à partir du 5 novembre, le 362th Fighter Group doté de chasseurs P-47 Thunderbolt. A proximité de l'aérodrome, des le mois de septembre, un hôpital de campagne fut aménagé, les C-47 sanitaires firent des rotations pour évacuer les blessés vers les hôpitaux extérieurs, loin des zones de combat. Aux environs de midi, ce samedi 23 septembre 1943, le second lieutenant pilote Jesse Thompson décolle de l'aérodrome de Morlaix dans le Finistère. Il est secondé par le sergent pilote David Doster. Ils avaient pour mission de récupérer et transporter une infirmière de l'armée américaine madame Béatrice Bogert qui était en service en Bretagne et de la conduire vers la base d'Etain, en faisant une escale sur l'aérodrome de Rennes. Avant le départ ,les deux pilotes avaient eut beaucoup de mal à trouver le carburant nécessaire qui leur permettrait de rejoindre Rennes. Les cuves étaient vides depuis bien longtemps sur le terrain. Aux 25 gallons restants dans les réservoirs, ils ajoutèrent 15 gallons qu'ils avaient siphonné dans des voitures stationnées près de l'aérodrome et dont les propriétaires avaient accepté cette opération, ce qui leur donna 40 gallons au total soit l'équivalent de 150 litres d'essence. Le lieutenant Thompson pensa qu'il en avait assez pour rejoindre l'escale prévue ou il pourrait faire le plein. En vol, les deux moteurs consommèrent plus que prévu. Très vite le pilote s’aperçut que les réservoirs se vidaient rapidement et qu'il était face à un grave problème. Après avoir parcouru les trois quarts du trajet, il décida de quitter sa trajectoire pour tenter de rechercher un aérodrome de repli bien qu'il n'en avait pas prévu avant son départ, ne le supposant pas nécessaire. Vraisemblablement il cherchera à rejoindre le terrain de Pleurtuit, mais vu la situation, la jauge à carburant indiquant un niveau très bas, il décidera de tenter un atterrissage d'urgence. Après avoir prospecté la région, il repéra un champ tout en longueur dans la campagne Dinardaise. Les moteurs commençant à avoir quelques ratés, il engagea rapidement la phase d'atterrissage, se posa sans encombre mais hélas la piste fut trop courte, l'avion vint se piquer dans un talus planté de haies et de grands arbres. Le choc fut particulièrement violent mais heureusement personne ne fut blessé. L'avion par contre fut détruit dans sa partie avant et mis hors d'usage. On notera dans le compte rendu d'accident, la cassure de tout le support moteur gauche. Les carénages détruits sur tout l'avant et les deux hélices tordues.

Si tout s'était bien passé, ils auraient dû se poser à 20 heures 20 sur l'aérodrome d'Etain. Les deux pilotes durent s'expliquer devant une commission d'experts chargés de l’enquête. L'officier chargé des recherches sur les accidents aériens précisa que lst lieutenant Thompson n'avait pas prit la bonne décision en établissant un plan de vol avec une réserve de carburant minimum et aussi de n'avoir pas prévu précisément un terrain de repli en cas de problème. On note qu'une photo de l'appareil détruit fut demandée pour la joindre au dossier. Le Cessna Bobcat UC 78 avait l'ossature principale faite de tubes métalliques légers, avec des ailes en bois. Un exemplaire de cet avion devenu rare de nos jours fait l'objet d'une restauration importante dans les ateliers du Musée d'Angers Marcé.

USAF/USAAF AIRCRAFT ACCIDENTS & INCIDENT

Merci à Messieurs RAVEL et CERISIER

Jean Michel Martin, ABSA 39-45 - Mai 2014