Roger-Benjamin Denis est né le 6 décembre 1917 à Pontivy (Morbihan). Il est le fils de Pierre-Marie Denis, âgé de 33 ans, officier d'administration de 2ème classe du Génie et de Jeanne-Marie-Hyacinthe Bossard, 28 ans, sans profession. Après une brillante scolarité, Roger Denis se présente en mai 1938 aux concours de Polytechnique, de l'Ecole nationale supérieure de l'aéronautique et de l'Ecole des mines de Paris. Trois tentatives : trois succès ! Il choisit Polytechnique, où il entre le 1er octobre 1938. A la déclaration de guerre, ayant terminé sa première année, il demande à servir dans l'aviation. Il s'engage dans l'armée de l'Air et intègre l'Ecole de l'Air de Versailles-Villacoublay. Breveté pilote, il participe à l'entraînement au bombardement jusqu'à l'évacuation de l'école sur Royan, puis sur Graulhet. Après l'armistice, il demande sa réintégration à Polytechnique, où il effectue sa deuxième année en 1940-1941, l'école étant alors repliée sur Villeurbanne. En septembre 1941, il effectue un stage de vol à voile. Nommé lieutenant à sa sortie de Polytechnique, Roger Denis est d'abord affecté à la base aérienne d'Istres, puis à Salon-de-Provence, au groupe de bombardement I/38. Refusant la défaite et désirant prendre part au combat contre l'armée allemande, il décide de rejoindre la France libre. Il essaye de s'évader en Potez 63, mais échoue, un des moteurs ayant refusé de démarrer. Affecté sur sa demande à l'Ecole supérieure de l'aéronautique, repliée à Toulouse, il cherche toujours un moyen pour rallier la France libre. Le 17 décembre 1942, à Albi, Roger Denis épouse mademoiselle Jacqueline Souque. En mars 1943, il réussit à s'évader en franchissant la frontière avec l'Espagne, par les Pyrénées, et gagne Lisbonne. Le 1er mai 1943, il quitte Lisbonne en DC-3 et atterrit à Bristol en Angleterre. Dès son arrivée à Londres, Roger Denis signe, le 25 mai 1943, un engagement dans les Forces aériennes françaises libres (FAFL), sous le matricule n° 35629. Il se porte alors volontaire pour faire partie des renforts envoyés en Russie au groupe de chasse n° 3 " Normandie ". Le 15 juillet, il quitte l'Angleterre et rejoint le " Normandie " à Kationki, le 3 août 1943. Après quelques vols d'entraînement sur Yak 7, le lieutenant Denis participe activement aux opérations aériennes de sa nouvelle unité engagée dans la bataille d'Ielnia. Le 22 septembre, il obtient sa première victoire aérienne en abattant un Junkers Ju 87 au-dessus de Smolensk. La deuxième est obtenue le 4 octobre, sur un Henschel Hs 126, dans la région de Krasno. Le 13 octobre 1943, au cours d'un combat aérien de douze Yak 9 contre de nombreux Focke-Wulf Fw 190, au-dessus de Lénino-Baievo, l'avion de Roger Denis est abattu. Il saute en parachute mais la voilure, endommagée au cours du combat, ne s'ouvre pas. Roger Denis trouve la mort en s'écrasant au sol. Déclaré " Mort pour la France " en opération aérienne, le lieutenant Roger Denis, n'ayant pas encore 26 ans, est chevalier de la Légion d'honneur et aussi titulaire de la Croix de guerre 39-45 (avec 2 citations) et l'Ordre de la Guerre pour le salut de la Patrie (URSS). Il est crédité de 2 victoires aériennes homologuées. D'abord inhumé à Congrès (Russie), le corps de Roger Denis a été restitué à la France en 1953. Il repose désormais au cimetière de Mouzillon (Loire-Atlantique).
Croix de Guerre 39-45, avec 2 citations Chevalier de la Légion d'Honneur L'Ordre de la Guerre pour le salut de la Patrie
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