EAlexandre Laurent est né le 10 décembre 1918 à Brest (Finistère). Il s'engage pour cinq ans dans l'armée de l'Air le 11 janvier 1937. Il passe par la base aérienne de Dugny, puis est affecté au groupe de chasse I/5 le 24 août 1938, sur la base aérienne 112 de Reims. Il passe ensuite par la base aérienne de Lyon, le Bataillon Air n° 113 de Rochefort, puis est envoyé en détachement à l'école de pilotage de Royan, le 18 avril 1939. Il est breveté pilote militaire le 10 août, puis nommé sergent six jours plus tard. Le 2 novembre 1939, il est envoyé à l'Ecole de chasse d'Avord. Le 19 avril 1940, il part à Salon pour suivre le stage de cours supérieur de moniteurs. Le 30 septembre 1940, il est affecté à la base stockage de Carcassonne. En mai 1941, il est affecté à l'Escadrille de chasse n° 565 à Madagascar. Le 19 juin 1941, il est envoyé sur la base aérienne de Diégo-Suarez. Replié sur Tananarive le 20 septembre 1942, il est fait prisonnier par les Britanniques, puis interné au camp d'Ambatoroka le 10 novembre. Après avoir été libéré, il s'engage dans les FAFL à Tananarive courant novembre 1942. Se portant alors volontaire pour le " Normandie ", il est nommé aspirant le 1er mai 1943. Il rejoint le groupe en Russie le 18 mai 1943 et est affecté à la 2ème escadrille "Le Havre". Surnommé " Sacha " par ses camarades, l'aspirant Laurent obtient sa première victoire aérienne le 16 octobre 1944, en abattant un Fw 190 au-dessus de Stallupönen en Prusse-Orientale. Il récidive huit jours plus tard sur un autre Fw 190, dans la région de Goldap. Le 11 juin 1945 à Moscou, Alexandre " Sacha " Laurent épouse Margarita " Rita " Laouava, jeune fille russe âgée de vingt ans. Une heure après le mariage, le " Normandie-Niémen " s'envole pour la France. Alexandre Laurent est le seul pilote de " Normandie-Niémen " à avoir épousé une Russe. Mais, n'ayant pas de visa pour quitter le territoire, et du fait des lenteurs administratives, Rita Laurent ne pourra rejoindre " son Sacha " en France que le 23 février 1946. Quelque temps après elle obtiendra la nationalité française. Crédité de 2 victoires homologuées, le sous-lieutenant Laurent se pose au Bourget le 20 juin 1945, en compagnie de ses camarades de " Normandie-Niémen ". Il est titulaire des plus hautes distinctions militaires françaises et soviétiques, dont notamment la Légion d'honneur, la Croix de guerre 39-45 et l'Ordre de la Guerre pour le salut de la Patrie. Malheureusement, dès son retour en France, Alexandre Laurent présente des troubles fonctionnels qui motivent son déclassement de la chasse. Il ne peut dès lors piloter que des monomoteurs légers et des appareils de liaison. Le 1er avril 1946, il est nommé lieutenant. Par la suite, il est affecté au Maroc, puis en Allemagne en 1952. Auparavant, le 1er février 1952, il est promu au grade de capitaine. Il est ensuite envoyé en Indochine où il effectue un séjour du 19 août 1954 à janvier 1956. Durant ce séjour il contracte une amibiase. A son retour en France, il est affecté à l'ERALA 3/37 à Villacoublay comme officier d'active, commandant en second, et instructeur des réserves de l'armée de l'Air, en septembre 1956. Dans les derniers jours de sa vie, le capitaine Laurent connait la joie de voir l'unité de réserve dont il a la charge remporter la première place dans la coupe Maurice Arnoux. Le capitaine Alexandre Laurent décède le 11 juin 1957, jour anniversaire de son mariage, par suite de sa maladie contractée en service commandé. Il laisse une veuve et deux jeunes garçons : Jean-Paul, dont le parrain est Albert Le Bras, et Serge, âgé seulement de trois ans. Alexandre Laurent a été inhumé au cimetière des Gonards de Buc (Yvelines).
Chevalier de la Légion d'Honneur Croix de Guerre 1939-1945 Ordre de la Guerre pour le Salut de la Patrie
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