Retour au pays longtemps
après.
Le pilote de chasse Hans LOHKAMP trouve son dernier
lieu de repos.
Le 23 septembre 2005 fut pour tous les participants
déjà un jour particulier. C'est ce
jour-là, que les restes d'un pilote de chasse
allemand furent inhumés. Hans LOHKAMP était,
durant la deuxième guerre mondiale, pilote de chasse
dans l'escadrille 2 "Richthofen" et engagé en France.
Il était considéré comme disparu depuis
le jour où il fut abattu.
Qu'était-il arrivé ?
Le 29 mai 1943, la 8ème Air Force effectuait
une attaque sur la ville de Rennes, en France ; elle
engageait 45 "Forteresses Volantes" B-17 et plusieurs
groupes de chasse chargés d'assurer leur
protection.
L'objectif était la gare et surtout le
dépôt de la marine de guerre allemande
(Kriegsmarine) qui ravitaillait en pièces
détachées les sous-marins opérant en
Atlantique. L' opération programmée n'offrait,
d'après les estimations américaines, rien de
particulièrement difficile ou risqué. Mais les
faits devaient démentir ces prévisions ; 1a
défense allemande réagit avec violence. Un feu
nourri de la DCA força la formation de bombardiers
à se disperser, facilitant de ce fait, pour les
aviateurs allemands, la supériorité pour se
défendre face à une petite formation. La
violence des attaques des chasseurs allemands empêcha
également la précision dans le largage des
bombes. En lieu et place des objectifs prévus, ce fut
principalement la partie nord de la ville qui fut atteinte
et presque entièrement détruite.
D'après les indications fournies par les
Français ce bombardement fit 200 victimes
civiles.
Au cours des combats, six "Forteresses Vo1antes"
furent abattues ; pendant longtemps leurs membres d'
équipages furent considérés comme
disparus. Mais la chasse allemande perdait également
six chasseurs ; trois pilotes trouvaient ainsi 1a mort dont
Hans LOHKAMP. Durant de longues années, on ne sut ce
qu' il était devenu. Ce n'est qu'en 2004 que prit fin
cette incertitude pesante avec son cortège d' espoirs
et de larmes. C'est un groupe français d'historiens
amateurs et d'équipes s'adonnant à des
fouilles, L'Association du Souvenir Aérien 39-45
(A.N.S.A 39/45 Orne-Maine), qui réussit à
retrouver la trace du disparu et à éclaircir
l'énigme avec de témoins oculaires toujours
vivants. L'endroit où il s'était
écrasé se situait à proximité de
la localité de St-Guinoux, en Bretagne. Quand
l'identité du pilote fut établie avec
certitude, ses restes furent conservés au
cimetière militaire français de La Cambe. Avec
l'aide de l' association populaire allemande s' occupant de
l'entretien des tombes militaires de leurs ressortissants
(Kriegsgräberfürsorge), les restes du pilote,
conservés, furent incinérés et l'urne
fut acheminée sur Düsseldorf .
Au cours d'une cérémonie pleine de
dignité et de souvenirs Hans LOHKAMP rejoignait le
lieu de son dernier repos, dans la tombe familiale. Des
membres de notre association, principalement du cercle des
pilotes de Cologne et Bonn, et 1e président de
l'association perpétuant la tradition de la
"Richthofen",
1e colonel en retraite Heinz-Gerd NOVAK,
escortèrent le corps dans son ultime
déplacement, se conformant ainsi à la
volonté expresse de ses proches.
Une fois encore, des personnes disposées
à apporter volontairement leur aide comme il existe
dans tous les pays concernés par la guerre
aérienne ont réussi à éclaircir
le sort d'un aviateur disparu. Nous avons toutes les raisons
d'exprimer ici notre gratitude à l'A.N.S.A pour son
travail mené avec détermination et surtout de
façon bénévo1e. Grâce à
eux on continue à sorti r de l'ombre des faits de
guerre qui méritent d' être connus.
De telles personnes contribuent davantage à la
réconciliation entre les peuples Que tous les
discours politiques grandiloquents.
Gert Overhoff
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