Morieux "Béliard" Codé 7A+?L 3.(F)./121
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Photo de l'équipage : Beitrag von : Martin Fröhlich, www.Ehrenmale-Kreis-Dueren.de
Foto © Repro 2012 Martin Fröhlich
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(FF) Lt. Taubert Franz. |
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(BO) Oblt. Viefhues Werner. |
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(BF) Fw. Fiedler, Kurt. |
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(BS) Ogfr. Brüggert, Werner. |
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MORIEUX. Côtes d'Armor. BELIARD. L'HERMOT. Vendredi 2 août 1940. 12h30. Accident aérien. Chute du Junker 88 A-1. Codé 7A+?L. Bombardier Allemand appartenant à l'Escadron de reconnaissance Staffel 3(F) 121. Basé à L'aérodrome de Dinard/Pleurtuit occupé par l'armée de l'air Allemande (Luftwaffe) depuis juin 1940. Ce bimoteur d'une envergure de 20 mètres avait une longueur de 15,50 mètres et pouvait atteindre un poids total de 14,700 tonnes. Cet avion était chargé d'effectuer des missions de bombardement mais également de reconnaissances sur les mouvements ennemis dans un long rayon d'action. L'unité auquel il appartenait était basée depuis le 1er juin 1940 à Chateaudun dans l'Eure et Loir et sera officiellement à Pleurtuit au complet en octobre 1940. Le décollage eut lieu en fin de matinée. La météo était favorable. L'appareil était piloté par le Leutnant (Sous-Lieutenant) Taubert Franz (21 ans), né le 16 mai 1919 à Jena. (Ville allemande du Land de Thuringe). A ses côtés, le Oberleutnant (Lieutenant) Viefhues Werner (23 ans), né le 10 août 1917. Le radio de bord était Feldwebel (l'adjudant) Fiedler Kurt (24 ans), né le 18 janvier 1916. Le quatrième homme de cet équipage était le mitrailleur, le Obergefreiter (Caporal-Chef) Brüggert Werner (23 ans), né le 15 octobre 1917. Voilà un mois que la Luftwaffe à déclenché une multitude de raids aériens sur l'Angleterre. L'objectif, étant de détruire le maximum de bases aériennes, de ports, d'infrastructures etc... pour forcer les Anglais à signer une paix qui aurait pu par la suite permettre l'invasion de ce pays. Cette période est connue sous le nom de ''Bataille d'Angleterre''. Elle durera jusqu'en mai 1941, époque ou Hitler renoncera face aux difficultés rencontrées et à l'affaiblissement de sa force aérienne.
Témoignage de Monsieur Boulard Prosper, décédé en 2009 et qui avait assisté à cet accident du Junker 88. Témoignage rapporté par Monsieur Le Gallais Philippe. L'avion en difficulté vint s'écraser entre le village de l'Hermot et celui de Béliard. J'étais occupé à couper de l'orge dans un de nos champs près du village de l'Hermot. Nous étions peu après l'heure de midi. Depuis le matin nous connaissions une intense activité aérienne au dessus de la baie. Ils semblaient se regrouper avant de partir en mission. Les avions volaient bas. Quand soudain, j'aperçut l'un d'entre eux, un bombardier venant lentement à basse altitude, de la direction de Saint Brieuc. Ce dernier après avoir décrit une grande courbe, semblait en difficulté et recherchait sans doute un champ pour se poser en catastrophe. Il perdait de plus en plus d'altitude. Il passa au ras du toit de notre ferme de l'Hermot avec un seul moteur en marche, l'autre était arrêté. Quelques instants après le bombardier, dans un grand bruit, s'écrasa dans un coteau près de Beliard. Il me semble que le pilote avait cherché, mais en vain, à se poser dans le champ au dessus. Champ qui était bien plat, mais il ne pu l'atteindre. Le choc fût terrible et l'épave s'enflamma aussitôt, sauf la queue de l'avion qui fût projetée assez loin dans des fourrés ainsi qu' un moteur avec son hélice qui fut éjecté en contrebas. D'ailleurs je me rappelle que des Allemands avaient vidangé ce moteur au cours de l'après midi. Les quatre aviateurs de cet équipage furent tués.
Le corps sans vie de l'un d'eux fut retrouvé dans la queue de l'avion en fin de journée, vraisemblablement asphyxié selon ce que l'on nous avait dit. Les deux autres à l'avant de l'appareil furent tués sur le coup. Le quatrième, grièvement blessé, éjecté, mourut rapidement. Un officier demanda un lit pour le déposer. Autres souvenirs, cette grande boite de gâteaux intacte que j'avais récupéré et aussi cet appareil photo qui s'était retrouvé accroché à un saule mais qui hélas fût récupéré par un soldat.
Site du crash
Un Polonais en uniforme Allemand, face à l'épave se mit à pleurer, je n'ai jamais su pourquoi. Les soldats allemands avec leurs officiers étaient arrivés rapidement à l'Hermot venant du château de Carivan en Morieux où ils avaient un poste de Commandement mais aussi du château du Val en Planguenoual. Une autre compagnie occupait le village proche de la Granville. Dans notre ferme nous élevions des chevaux, un capitaine était venu dans la cour et avait demandé 3 chevaux pour tirer la queue de l'avion hors des fourrés. Ce ne fut pas possible car nos jeunes chevaux n'étaient pas en mesure de faire ce travail. Il n'insista pas. Nous n'étions pas loin de la mer et la zone littorale était minée, y compris un tiers de notre ferme également qui était aussi entourée de barbelés. Il fut dit aussi que cet avion transportait des torpilles incendiaires. L'épave fut enlevée dans les semaines qui suivirent. Des ''Pillotous ''comme on disait à cette époque, ces gens qui allaient de village en village à la recherche de toutes sortes de choses dans le but de les récupérer et de les revendre, vinrent sur le site pour y faire leurs recherches. Ce Junker 88 était en partance pour une mission sur l'Angleterre comme le précise une information du rapport de décès de l'équipage. Une panne moteur à entraîné la chute de l'avion. Il apparaît à l'étude de nos recherches que cet appareil s'était rendu au point de rendez vous, situé sur la Baie d'Yffignac. Les quatre aviateurs furent inhumés au cimetière de Chateaudun en Eure et Loir, lieu que leur escadrille n'avait pas encore complètement quitté. Après guerre ils furent transférés au Deutcher Soldaten Friedhof de Champigny la Futelaye près de Saint André de l'Eure, parmi 19.908 autres soldats Allemands morts au cours du conflit 1939-1945. Remerciements à monsieur Le Gallais Philippe pour son accueil et pour son aide à réaliser cette biographie dans la transmission du témoignage de monsieur Boulard. Remerciements également à monsieur Thevenet, employé du cimetière de Champigny la Futelaye pour son aide de recherche et sa disponibilité. Deutsche Dienststelle (WASt), Marie-Cécile Zipperling.
Foto © Repro 2012 Martin Fröhlich Jean Michel Martin - Daniel Dahiot - ABSA 39-45 - Janvier 2013 |