Plage de Saint Michel en Grève/Saint Efflam Codé MK-U
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Pilot Officer. REECE FRANCIS. (Prisonnier). |
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Sergeant. SMYTH WILLIAM HENRY. (Prisonnier). |
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Sergeant. APPLEYARD JAMES DOUGLAS. (Prisonnier). |
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Le Blenheim IV Z6163 échoué sur la Plage de Saint Michel en Grève/Saint Efflam
Photo collection ABSA 39-45
Photos du web en vente sur Ebay il y a plusieurs années
Mme Leduc, de Saint Efflam réveillée une nuit de septembre 1941 par le bruit d'un avion volant à très basse altitude et qui semblait être en détresse, il rase le toit de sa villa avant de venir se poser sur la grève recouverte encore d'une pellicule d'eau, la marée étant basse. Bientôt des appels s'élèvent de la baie auxquels Mme Leduc répond en allument et éteignant la lumière à plusieurs reprises. Décidée d'agir, elle quitte sa maison pour porter secours aux aviateurs dont elle ignore l'identité, elle fut vite fixée et appris que leur avion immatriculé MK-U avait été touché par la flak au dessus de Saint Nazaire, un de leur réservoir percé et il ne restait plus d'essence. Le P/O Francis Reece, le Sgt. Henry Smyth et le Sgt. James Appleyard, croyaient se trouver en Angleterre et avaient décidé de tenter une atterrissage de fortune. Les Allemands des deux postes de DCA voisins commencent à fouiller le secteur, les trois aviateurs sur les conseils de Mme Leduc se réfugient dans une cabine de bain. Les Allemands continuent leur ratissage, pendant deux jours ravitaillés par Mme Leduc les trois Anglais restent dans leur cachette assistant au spectacle de leur avion presque intact tiré hors de la plage par des équipes venus de l'aérodrome de Morlaix. Deux mois après les trois évadés pris en charge par une filière d'évasions se retrouvent à Nantes en attendant leur départ vers l'Espagne. Mais nous perdons leurs traces à Nantes. Ils furent tous les trois faits prisonniers, le 10 novembre à Nantes arrêtés par la Gestapo après six semaines d'évasion. Camp L3, (Sagan et Bellaria). POW. N° 25. Reece F. Service N° 402214. RNZAF Camp L6, (Heydekrug). POW. N° 24833. Appleyard J D. Service N° R/68131. RCAF Camp 357, (Kopernikus). POW. N° 1163. Smyth W H. Service N° 982670. RAF |
27 Septembre 1992 Maguy de Saint-Laurent 185, rue de Fougères 35700 Rennes France To Mr J.Douglas Appleyard 9 Davis Street Aylemer Ontario N54 2N4 Canada Je suis une personne parmi tant d'autres, qui avait
essayé de vous cacher des allemands quand votre avion
avait fait un atterrissage forcé sur la plage de
Saint-Efflam (Plestin les Grèves, Côtes
d'Armor) le 29 septembre 1941. Une fois que vous et vos camarades, William Henry
Smyth et Francis Reece étiez cachés, nourris
et habillés dans un vieux moulin à
Saint-Efflam par Madame Leduc, sa fille et quelques autres
personnes, ma mère, Madame de Saint-Laurent,
accompagné de mon frère René, qui avait
alors 20 ans, étions partis à votre recherche
le soir du 2 octobre pour vous ramener à notre
demeure le Manoir du Leslac'h, où nous vous avons
hébergé jusqu'au 8 octobre, d'abord dans la
maison, puis dans les bois, dès que nous avions
appris que votre présence était
suspectée par les allemands. Ainsi le 8 octobre Madame Tilly était partie
avec sa voiture à votre recherche pour ensuite vous
conduire à la ferme de M. Le Gac à Quemperven.
A partir de cet endroit vous étiez accompagné
jusque la demeure de Madame Seidel à Nantes,
où les allemands vous ont arrêtés.
Madame Leduc, Madame Tilly, ma mère, et, tous
les autres hommes et femmes qui vous avaient caché,
furent arrêtés en mars et avril 1942. La
plupart d'entre eux, dont Madame Tilly et ma mère,
ont trouvé la mort dans le camp de concentration
Allemand. Yvonne Tilly, la fille de Madame Tilly (maintenant
Madame Le Corfec) fût libérée au bout
d'un an de captivité). Nous souhaitons tous les deux
recevoir autant de témoignages et de souvenirs que
possible sur ce qui s'était passé à
cette époque, mais jusque présent il a
été très difficile de retrouver vos
traces. Nous ne savions même pas si vous aviez
survécu à la guerre ! Je viens tout juste
d'obtenir votre adresse grâce aux recherches
effectuées par l'association locale de
Plestin-Les-Grèves, qui aimerait organiser un
thème sur l'historique de ces lieux durant cette
période de la guerre. Nous avons également
retrouvé des photos qui avaient été
prises de vous trois pendant votre séjour avec nous
et qui nous avaient permis de faire des fausses cartes
d'identité. Nous avons ainsi réuni un certain
nombre de témoignages, certains sont pertinent tandis
que d'autres sont contradictoires, ce qui n'est pas du tout
surprenant après tant d'années. Le retour de vos souvenirs, contenant le plus de
détails possibles, serait d'une précieuse
valeur. Nous aurions également souhaité savoir
ce que vous étiez devenu à la suite de votre
malheureuse arrestation de Nantes. Si vous envisagez un
voyage en France, les militaires de Plestin, Madame Le
Corfec, moi et ma famille serions heureux de vous
accueillir. En attendant votre réponse, je vous prie
d'agréer mes sentiments
dévoués. NZ.402214 Flight Lieutenant F.Reece, 500 Squadron, Coastal Command. 29.9.41. Concord, Green Island, Dunedin, New Zealand. Atterrissage forcé dans la mer à
côté de la plage de St Efflam,
Côtes-du-Nord (Côtes d'Armor). Non
capturé pendant six semaines, un contact fut pris
à l'adresse ci-dessus avec une organisation
française à travers Madame Le Due. A partir de St Efflam nous étions
accompagnés vers un vieux château et nous
allions recevoir de l'aide par une dame âgée,
son fils et sa fille. Il n'y avait aucuns noms de
révélé. Je me souviens que
c'était à côté d'une ferme,
à environ 27 kms est, légèrement au sud
de Morlaix. Toujours aucuns noms de communiqué.
J'étais gardé dans la ferme d'un couple
âgé et mes deux sergents étaient
gardés dans une ferme à côté et
tenue par une veuve. Là nous avions reçu la visite d'un
professeur qui parlait anglais couramment. Il resta sur une
courte période et était de toute
évidence une personne importante. Un autre homme
grand et de peau matte, nous rendit visite pour prendre nos
photos pour des passeports. Puis un autre monsieur
âgé nous délivra nos faux passeports.
Notre excursion suivante fût pour la gare de Guingamp,
dans une petite voiture. La conductrice était une
femme d'une cinquantaine d'année, costaud et qui nous
avait conduit du château à la ferme. Nous
étions accueillis par un homme âgé de 30
à 35 ans et qu'on appelait Monsieur Georges. Il
était de taille moyenne. Il acheta les tickets et
nous guida sur notre trajet vers Rennes où nous
allions changer de trains pour finalement arriver à
Nantes. Là nous étions emmenés dans un
appartement au 3ème étage,
occupé par une femme de 35 ans, son fils
âgé de 7 ans environ et sa sur de 22/23
ans. Il y avait aussi un autre garçon de 14 ans et
auquel ses relations avec les autres étaient
inconnues. Le mari de la femme se trouvait dans la Zone Non
Occupée. Nous maîtrisions mal la langue française
même après 6 semaines aussi nos conversations
étaient limitées. A Nantes, nous attendions
que notre voyage en direction du sud soit organisé.
Au bout d'une semaine environ, les choses ont
commencé à prendre un sérieux tournant.
Le commandant
de l'armée Allemande du coin fut
assassiné. Nous avions
réussi à rester cachés pendant quelques
temps pour être finalement découvert le 10
novembre et que nous ignorions comment cela pût se
produire. On nous conduit sur Angers. Pendant dix jours nous
étions mis à l'écart dans un
emprisonnement solitaire, avec seulement un entretien et
durant lequel la femme de l'appartement de Nantes entra dans
la pièce pour seulement prononcer la phase suivante
"oui, ce sont les hommes". On ne nous demandait rien la
concernant. On nous posa quelques questions mais peu
d'attention nous était apportée sauf pour nous
dire que nous étions considérés comme
des espions (nos uniformes étaient jetés peu
après notre atterrissage). Le 21 novembre, nous étions transporté
en bus à Versailles pour la prison de Fresnes. Il y
avait deux bus, le premier était rempli de femmes et
dont je reconnaissais certaines qui m'avaient aidé.
Madame Le Due nous faisait signe et n'en faisait pas un
secret de nous connaître "nous les trois Anglais du
bus suivant". Le deuxième bus était rempli
d'hommes et la seule personne que je reconnaissais ne
fût que le professeur qui parlait couramment anglais
et qui nous ignorait. A la prison de Fresnes nous étions mis en
isolement aussi nous avions passé 3 mois et demi dans
l'ennui en solitaire, dans le froid et avec très peu
de nourriture. Plus tard en février, on nous emmenait
séparément sur Paris pour être
questionné. Nous avions notre propre version à nous et aux
questions principales. Les questions qui nous étaient
posées étaient les suivantes : "qui
étaient les personnes qui vous ont aidé?",
"reconnaissez-vous cet homme sur la photo?", "vous a-t-il
aidé?" etc
Nous restions évasif et
prétendions avoir oublié et être dans
l'incertitude. Cela fonctionna puisque peu de temps après nous
étions transféré au camp Dulay Luft.
Là, nous restions 3 jours et demi en prison.
J'étais très malade pendant cette
période. J'avais attrapé la dysentry et la
grippe. Nous étions arrivés au camp Dulag Luft
le 1er ou le 2 mars 1942. Nous racontions notre
histoire à S/Ldr. Elliot, l'officier Britannique
Senior, et qui ne pouvait seulement nous répondre
qu'il en parlerait avec le commandant du camp. Je quittais
ensuite Dulag Luft pour Stalag Luft 3 aux alentours du
10.04.41. Mes deux sergents quittèrent u peu plus
tard vers les camps NCO et ensuite je perdis tout contact
avec eux. Une fois à Stalag Luft 3 je n'étais plus
dans un isolement pour échappés mais je
travaillais dans un petit groupe sur la destruction d'un
tunnel. Nous n'étions pas productif dans le camp est
donc nous changions de camp pour le camp nord. Ici le
travail des évadés était
organisé sur une base du camp avec le dernier chef du
régiment Roger Bushell alias Big X sous W/Cdr.Day et
Lt.Cmd.Fanshaw i/c dispersal. Je travaillais depuis le début avec cette
organisation d'abord comme "Pilote de devoir", puis comme
distributeur en pharmacie et enfin comme tunnelier. J'ai manqué l'occasion du tirage pour
l'évasion quand le tunnel était enfin
détruit le 24 mars 1944. Dès lors le travail
d'évasion était limité. J'étais
transféré à Tramstadt Ost et finalement
à Lubeck où nous étions
libérés le 2 mai 1945.
Le 20 octobre 1941, le responsable
des troupes d'occupation en Loire-Inférieure, le
lieutenant-colonel Karl Hotz, est abattu à Nantes par des
résistants. En représailles, les autorités
allemandes d'occupation fusillent, le 22 octobre 1941, 48 prisonniers
pris comme otages à Châteaubriant, Nantes et Paris.
Source
wikipedia.