Le 28 septembre 1941

Plage de Saint Michel en Grève/Saint Efflam

Blenheim IV Z6163

Codé MK-U


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Pilot Officer. REECE FRANCIS. (Prisonnier).

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Sergeant. SMYTH WILLIAM HENRY. (Prisonnier).

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Sergeant. APPLEYARD JAMES DOUGLAS. (Prisonnier).

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Le Blenheim IV Z6163 échoué sur la Plage de Saint Michel en Grève/Saint Efflam

Photo collection ABSA 39-45

 

GOGO

Photos du web en vente sur Ebay il y a plusieurs années

 

 

Mme Leduc, de Saint Efflam réveillée une nuit de septembre 1941 par le bruit d'un avion volant à très basse altitude et qui semblait être en détresse, il rase le toit de sa villa avant de venir se poser sur la grève recouverte encore d'une pellicule d'eau, la marée étant basse.

Bientôt des appels s'élèvent de la baie auxquels Mme Leduc répond en allument et éteignant la lumière à plusieurs reprises.

Décidée d'agir, elle quitte sa maison pour porter secours aux aviateurs dont elle ignore l'identité, elle fut vite fixée et appris que leur avion immatriculé MK-U avait été touché par la flak au dessus de Saint Nazaire, un de leur réservoir percé et il ne restait plus d'essence.

Le P/O Francis Reece, le Sgt. Henry Smyth et le Sgt. James Appleyard, croyaient se trouver en Angleterre et avaient décidé de tenter une atterrissage de fortune.

Les Allemands des deux postes de DCA voisins commencent à fouiller le secteur, les trois aviateurs sur les conseils de Mme Leduc se réfugient dans une cabine de bain. Les Allemands continuent leur ratissage, pendant deux jours ravitaillés par Mme Leduc les trois Anglais restent dans leur cachette assistant au spectacle de leur avion presque intact tiré hors de la plage par des équipes venus de l'aérodrome de Morlaix.

Deux mois après les trois évadés pris en charge par une filière d'évasions se retrouvent à Nantes en attendant leur départ vers l'Espagne. Mais nous perdons leurs traces à Nantes.

Ils furent tous les trois faits prisonniers, le 10 novembre à Nantes arrêtés par la Gestapo après six semaines d'évasion.

Camp L3, (Sagan et Bellaria). POW. N° 25. Reece F. Service N° 402214. RNZAF

Camp L6, (Heydekrug). POW. N° 24833. Appleyard J D. Service N° R/68131. RCAF

Camp 357, (Kopernikus). POW. N° 1163. Smyth W H. Service N° 982670. RAF

Source document : "Par les nuits les plus longues" de Roger Uguen l'auteur raconte le crash de cet avion au retour d'une reconnaissance sur St Nazaire, à pxoximité de la villa de Mme A. Leduc à St Efflam

Échanges de courriers entre Mme Maguy de Saint-Laurent et M. Appleyard James Douglas et du Flight Lieutenant F.Reece

 

27 Septembre 1992

Maguy de Saint-Laurent

185, rue de Fougères

35700 Rennes

France

To Mr J.Douglas Appleyard

9 Davis Street

Aylemer

Ontario

N54 2N4 Canada

 

Cher Mr Appleyard,

 

Je suis une personne parmi tant d'autres, qui avait essayé de vous cacher des allemands quand votre avion avait fait un atterrissage forcé sur la plage de Saint-Efflam (Plestin les Grèves, Côtes d'Armor) le 29 septembre 1941.

 

Une fois que vous et vos camarades, William Henry Smyth et Francis Reece étiez cachés, nourris et habillés dans un vieux moulin à Saint-Efflam par Madame Leduc, sa fille et quelques autres personnes, ma mère, Madame de Saint-Laurent, accompagné de mon frère René, qui avait alors 20 ans, étions partis à votre recherche le soir du 2 octobre pour vous ramener à notre demeure le Manoir du Leslac'h, où nous vous avons hébergé jusqu'au 8 octobre, d'abord dans la maison, puis dans les bois, dès que nous avions appris que votre présence était suspectée par les allemands.

Ainsi le 8 octobre Madame Tilly était partie avec sa voiture à votre recherche pour ensuite vous conduire à la ferme de M. Le Gac à Quemperven. A partir de cet endroit vous étiez accompagné jusque la demeure de Madame Seidel à Nantes, où les allemands vous ont arrêtés.

Madame Leduc, Madame Tilly, ma mère, et, tous les autres hommes et femmes qui vous avaient caché, furent arrêtés en mars et avril 1942. La plupart d'entre eux, dont Madame Tilly et ma mère, ont trouvé la mort dans le camp de concentration Allemand.

Yvonne Tilly, la fille de Madame Tilly (maintenant Madame Le Corfec) fût libérée au bout d'un an de captivité). Nous souhaitons tous les deux recevoir autant de témoignages et de souvenirs que possible sur ce qui s'était passé à cette époque, mais jusque présent il a été très difficile de retrouver vos traces. Nous ne savions même pas si vous aviez survécu à la guerre ! Je viens tout juste d'obtenir votre adresse grâce aux recherches effectuées par l'association locale de Plestin-Les-Grèves, qui aimerait organiser un thème sur l'historique de ces lieux durant cette période de la guerre. Nous avons également retrouvé des photos qui avaient été prises de vous trois pendant votre séjour avec nous et qui nous avaient permis de faire des fausses cartes d'identité. Nous avons ainsi réuni un certain nombre de témoignages, certains sont pertinent tandis que d'autres sont contradictoires, ce qui n'est pas du tout surprenant après tant d'années.

 

Le retour de vos souvenirs, contenant le plus de détails possibles, serait d'une précieuse valeur. Nous aurions également souhaité savoir ce que vous étiez devenu à la suite de votre malheureuse arrestation de Nantes. Si vous envisagez un voyage en France, les militaires de Plestin, Madame Le Corfec, moi et ma famille serions heureux de vous accueillir. En attendant votre réponse, je vous prie d'agréer mes sentiments dévoués.

 

 

NZ.402214 Flight Lieutenant F.Reece,

500 Squadron, Coastal Command. 29.9.41.

Concord, Green Island, Dunedin, New Zealand.

 

Atterrissage forcé dans la mer à côté de la plage de St Efflam, Côtes-du-Nord (Côtes d'Armor). Non capturé pendant six semaines, un contact fut pris à l'adresse ci-dessus avec une organisation française à travers Madame Le Due.

A partir de St Efflam nous étions accompagnés vers un vieux château et nous allions recevoir de l'aide par une dame âgée, son fils et sa fille. Il n'y avait aucuns noms de révélé. Je me souviens que c'était à côté d'une ferme, à environ 27 kms est, légèrement au sud de Morlaix. Toujours aucuns noms de communiqué. J'étais gardé dans la ferme d'un couple âgé et mes deux sergents étaient gardés dans une ferme à côté et tenue par une veuve.

Là nous avions reçu la visite d'un professeur qui parlait anglais couramment. Il resta sur une courte période et était de toute évidence une personne importante. Un autre homme grand et de peau matte, nous rendit visite pour prendre nos photos pour des passeports. Puis un autre monsieur âgé nous délivra nos faux passeports. Notre excursion suivante fût pour la gare de Guingamp, dans une petite voiture. La conductrice était une femme d'une cinquantaine d'année, costaud et qui nous avait conduit du château à la ferme. Nous étions accueillis par un homme âgé de 30 à 35 ans et qu'on appelait Monsieur Georges. Il était de taille moyenne. Il acheta les tickets et nous guida sur notre trajet vers Rennes où nous allions changer de trains pour finalement arriver à Nantes. Là nous étions emmenés dans un appartement au 3ème étage, occupé par une femme de 35 ans, son fils âgé de 7 ans environ et sa sœur de 22/23 ans. Il y avait aussi un autre garçon de 14 ans et auquel ses relations avec les autres étaient inconnues. Le mari de la femme se trouvait dans la Zone Non Occupée.

 

Nous maîtrisions mal la langue française même après 6 semaines aussi nos conversations étaient limitées. A Nantes, nous attendions que notre voyage en direction du sud soit organisé. Au bout d'une semaine environ, les choses ont commencé à prendre un sérieux tournant. Le commandant de l'armée Allemande du coin fut assassiné. Nous avions réussi à rester cachés pendant quelques temps pour être finalement découvert le 10 novembre et que nous ignorions comment cela pût se produire. On nous conduit sur Angers. Pendant dix jours nous étions mis à l'écart dans un emprisonnement solitaire, avec seulement un entretien et durant lequel la femme de l'appartement de Nantes entra dans la pièce pour seulement prononcer la phase suivante "oui, ce sont les hommes". On ne nous demandait rien la concernant. On nous posa quelques questions mais peu d'attention nous était apportée sauf pour nous dire que nous étions considérés comme des espions (nos uniformes étaient jetés peu après notre atterrissage).

Le 21 novembre, nous étions transporté en bus à Versailles pour la prison de Fresnes. Il y avait deux bus, le premier était rempli de femmes et dont je reconnaissais certaines qui m'avaient aidé. Madame Le Due nous faisait signe et n'en faisait pas un secret de nous connaître "nous les trois Anglais du bus suivant". Le deuxième bus était rempli d'hommes et la seule personne que je reconnaissais ne fût que le professeur qui parlait couramment anglais et qui nous ignorait.

A la prison de Fresnes nous étions mis en isolement aussi nous avions passé 3 mois et demi dans l'ennui en solitaire, dans le froid et avec très peu de nourriture.

Plus tard en février, on nous emmenait séparément sur Paris pour être questionné.

Nous avions notre propre version à nous et aux questions principales. Les questions qui nous étaient posées étaient les suivantes : "qui étaient les personnes qui vous ont aidé?", "reconnaissez-vous cet homme sur la photo?", "vous a-t-il aidé?" etc…Nous restions évasif et prétendions avoir oublié et être dans l'incertitude.

Cela fonctionna puisque peu de temps après nous étions transféré au camp Dulay Luft. Là, nous restions 3 jours et demi en prison. J'étais très malade pendant cette période. J'avais attrapé la dysentry et la grippe. Nous étions arrivés au camp Dulag Luft le 1er ou le 2 mars 1942. Nous racontions notre histoire à S/Ldr. Elliot, l'officier Britannique Senior, et qui ne pouvait seulement nous répondre qu'il en parlerait avec le commandant du camp. Je quittais ensuite Dulag Luft pour Stalag Luft 3 aux alentours du 10.04.41. Mes deux sergents quittèrent u peu plus tard vers les camps NCO et ensuite je perdis tout contact avec eux.

 

Une fois à Stalag Luft 3 je n'étais plus dans un isolement pour échappés mais je travaillais dans un petit groupe sur la destruction d'un tunnel. Nous n'étions pas productif dans le camp est donc nous changions de camp pour le camp nord. Ici le travail des évadés était organisé sur une base du camp avec le dernier chef du régiment Roger Bushell alias Big X sous W/Cdr.Day et Lt.Cmd.Fanshaw i/c dispersal.

Je travaillais depuis le début avec cette organisation d'abord comme "Pilote de devoir", puis comme distributeur en pharmacie et enfin comme tunnelier.

J'ai manqué l'occasion du tirage pour l'évasion quand le tunnel était enfin détruit le 24 mars 1944. Dès lors le travail d'évasion était limité. J'étais transféré à Tramstadt Ost et finalement à Lubeck où nous étions libérés le 2 mai 1945.

Le 20 octobre 1941, le responsable des troupes d'occupation en Loire-Inférieure, le lieutenant-colonel Karl Hotz, est abattu à Nantes par des résistants. En représailles, les autorités allemandes d'occupation fusillent, le 22 octobre 1941, 48 prisonniers pris comme otages à Châteaubriant, Nantes et Paris.
Source wikipedia.

Traduction des courriers de l'Anglais en Français : Laurence Thomas. Le 25 janvier 2013