Coëtmieux

Août 1944

Crash d'un P-47, avion et pilote inconnus


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Crash résolu le 20 juillet 2014

Coëtmieux. Côtes d’Armor.

Témoignage de Monsieur Hervé, agriculteur en retraite. Chute d’un avion P-47 américain. Début août 1944. Pilote et mission inconnus.

J’avais 15 ans et je travaillais à biner des choux en compagnie de mon père dans un de nos champs. Je ne sais plus la date de cet événement, mais ce dont je suis sûr, c’est que notre région venait d’être libérée. Je pense à la première quinzaine d’août 1944. Il était environ 11 heures. C’était une belle matinée ensoleillée. Soudain, nous avons entendu des avions qui venaient du nord de Lamballe. Ils étaient six ; nous les suivions du regard, ils étaient bien avant le bourg d’Andel et volaient à une altitude moyenne. Ils brillaient dans le ciel. En arrivant peu avant ce bourg, nous en avons vu un se mettre à fumer et se détacher du groupe immédiatement. Il faisait une énorme traînée noire derrière lui. Après avoir décrit une large boucle pour éviter le bourg d’Andel, le pilote s’éjecta de son appareil. Nous avons vu son parachute s’ouvrir. Nous avons eus peur. L’avion est passé au dessus de nous, assez bas, moteur à fond, dans un bruit d’enfer.

 

Le pré des "Passoués"

Il vint s’écraser dans le pré des "Passoués" dans un vacarme effroyable.

Aussitôt, il prit feu, une de ses bombes ou voir les deux explosèrent immédiatement. De notre champ nous voyions les hautes flammes et l’énorme fumée noire qui s’en dégageait. Des débris retombaient sur le sol. Nous étions à environ 500 mètres, et nous entendions de petites explosions dues certainement aux munitions de petit calibre qu’il avait à bord. Sur la route nationale 12, au lieu dit "Le pont de la Truite" depuis tôt le matin passait un convoi interminable de véhicules américains, qui se dirigeait vers Saint Brieuc. Le pilote en parachute était arrivé dans un chemin creux proche de la ferme de "Belleville".

 

Chemin de Belleville

 

Le cultivateur qui exploitait cette ferme, ayant vu la scène s’empressa de lui porter assistance et l’emmena chez lui. Il n’eût même pas le temps de lui offrir un verre car déjà dans la cour se présentait une Jeep américaine avec à l’intérieur quatre soldats noirs qui le prirent à leur bord et la voiture après un demi tour disparu. Cette Jeep était suivie par un Dodge ambulance qui était venu au cas ou le pilote aurait été blessé, ce qui n’était pas le cas. Le cultivateur fût très frustré de n’avoir pût accueillir ce pilote et surtout de n’avoir jamais su qui il était.

Le pilote une fois monté dans la Jeep qui venait de le récupérer à la ferme de Belleville se rendit dans cette même voiture, se rendre compte du crash de son avion et cria aux gens qui étaient déja sur place de s'éloigner au plus vite car une bombe risquait d'exploser dans l'incendie. Les gens se retirérent rapidement, les Américains partirent aprés quelques minutes à distance, mais il n'y eut pas d'explosion. Peut-être avait elles explosé au cours de la chute au sol.

Les jours suivants cet événement une foule immense se rendit sur place pour voir les restes de l’avion.

 

Merci à Monsieur Hervé pour ce témoignage. Merci également à Monsieur Jégu pour son aimable accueil. Jean Michel Martin. ABSA 39-45. 30 août 2010.
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Photos Jean Michel Martin