Les Landes D'Apigné La Jouaudière "Les Champs Férées" Moigné "Launay "
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Le vendredi 26 février 1943, il y a 60 ans, deux chasseurs bombardiers de la RAF, s'écrasaient sur la commune du Rheu, causant la mort d'au moins 4 membres d'équipages, de cette mission on n'aura aussi la disparition mystérieuse d'un équipage de la RAF Norvégienne. Retour en arrière pour cette soirée du 26 février 1943.
Type d'opération : bombardement des magasins navals de la Kriegsmarine, route de Lorient à Rennes, une autre mission est aussi adjointe, le bombardement d'éléments du centre de tri du chemin de fer de la plaine Saint Hélier à Rennes, ainsi qu'une autre mission, le bombardement d'une double ligne de chemin de fer à l'est de la ville de Vire ! 20 avions d'après le rapport de mission, des chasseurs bombardiers Mosquito du 139 squadron de la R.N.A.F, Royal Air Force Norvégienne, ainsi que le 105 squadron de la R.A.F, composé aussi d'équipages de la R.C.A.F, Royal Air Force Canadienne. Décollage du terrain de Marham, basé dans le sud-est de l'Angleterre (Norfolk), départ à 16 h 46 (GMT), pour les premiers éléments du 105 Sqdn, suivi quelques minutes plus tard par le 139 Sqdn, à 16 h 50, arrivée prévue sur la cible vers 18 h 50 - 19 h (heure anglaise).
Le type de mission décrite dans les lignes suivantes, s'avère pour l'aviation alliée à cette période assez périlleuse, néanmoins avec des missions de grande efficacité dans leur ensemble, la mise au point d'une nouvelle méthode de bombardement avec les chasseurs bombardiers Mosquito, débute en début d'année 43, quelques accidents surviendront, dont celui de la mission de Rennes. Le Mosquito IV, est un avion en bois, ultra léger, le plus rapide à son époque, 620 km/h, avion très redouté par la chasse allemande. La méthode de bombardement mise au point en début 43, elle combinait deux tactiques : pour les premiers avions, passage en rase motte au-dessus de l'objectif, et, pour le reste de la formation, montées à 500 ou 600 m, puis descente en piqué et largage des bombes directement sur la cible, lâchant leurs bombes d'une hauteur d'environ de 15 à 25 mt, le tout à très grande vitesse, une parfaite synchronisation devait s'opérer, tous ça à quelques minutes d'intervalles, entre 1 à 3 minutes, le but alloué est de déjoué la flak. Du fait de sa vitesse, il pouvait parcourir 5 km en 30 secondes. |
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La mission de destruction des magasins de fournitures navales de la route de Lorient à Rennes, fut une mission réussie avec succès pour la R.A.F, de nombreuses explosions suivies de départs d'incendies sont vues à l'est et l'ouest de la cible qui est noyée dans un nuage de fumée tandis que les appareils s'en retournent. Et ceci comme il est noté dans le rapport de la R.A.F, sans toucher le camp de prisonniers indigènes, qui jouxtait les dépôts. Ils durent employés 44 bombes de 500 lb M.C.D.T (225 kg). et 8 de 500 lb. Dans le fracas des explosions, de la fumée des départs des incendies, de la poussière des débris, la fuite en avant des avions en fin de leur mission, sont pour chaque participant, fuir au plus vite les lieux, qui deviennent vite un enfer. Mais c'est sans compter un tragique accident qui endeuillera le 105 Sqdn, en tout début de mission.
Mosquito IV du 105 Squadron |
Mosquito IV du 139 Squadron
D'après le rapport, un des deux Mosquito s'approchant trop près du camp d'aviation de Rennes Saint Jacques, essaya des tirs des batteries de flak, plusieurs postes étaient disséminés dans les environs du dit camp. 59 ans après, rencontrant des témoins de ce jour, les instantanés vécus par nos anciens malgré toutes ses années, sont parfaitement racontés, avec soucis du détail. Mon entretien avec M. Agaesse demeurant aux Landes d'Apigné, un des témoins des événements, celui ci me permit de rencontrer d'autres de ses amis, me mettant en rapport avec eux, ils me rapportent ainsi les témoignages de cette époque. Du souvenir de M. Agaesse, l'avion qui s'écrasa au lieu dit "Launay", en Moigné, il est fort probable que la collision qui suivit, résulte de ce fait : le Mosquito rentra en collision avec un de ses coéquipiers, lors d'une attaque sur le camp d'aviation de Rennes Saint Jacques, (en réalité les dépôts de la Kriegsmarine), l'avion était piloté par le Wing Commander (lieutenant colonel), Geoffrey Phelps Longfield, 33 ans, commandant du groupe en mission sur Rennes, du 135 Sqdn de la R.A.F, au poste de navigateur était le Flight Lieutenant, Ralph Frederick Millns, 22 ans. Des restes de l'avion, coupé en deux lors de la collision, deux corps furent retirés, ils trouvent aujourd'hui, un dernier repos au cimetière de l'Est à Rennes. Le Mosquito, l'ailier gauche du Wing Commander Longfield, s'écrasera un peu plus loin dans un champ à la sortie d'un bois à la "Jouaudière", aux Landes d'Apigné. La chute de cet avion, fut tragique, pour deux hommes, et un témoin de l'accident, et le préposé des Postes, comme il était ainsi appelé à l'époque, le facteur du Rheu, Alexis René Romagné, 35 ans qui effectuait sa dernière tournée de la journée, il fut un des premiers sur les lieux des restes de l'avion, de nombreux allemands étaient cantonnés au Château d'Apigné, pas très loin du crash, essuyant des coups de feu, le facteur pris peur, il prit les jambes à son cou, malgré ça, il reçu une balle "explosive"(sic), celle ci rentra par son flan droit, pour ressortir par l'autre coté, malgré sa blessure grave, ce dernier M. Romagné décédera lendemain matin à 7 h 30, à l'Hôpital. Dans la nuit le Commandant allemand, tentera d'obtenir le pardon de ses soldats auprès du facteur, car il est dit que les tireurs allemands le prirent avec son uniforme de facteur pour un anglais, mais ce dernier ne voulut jamais leur pardonner. Un autre témoin était sur les lieux, Yves Balin 12 ans, il essuya avec beaucoup de chance, le tir d'une balle, cette dernière, lui effleura le devant de la jambe, lui causant une brûlure ce dernier leva les bras dès les premiers tirs des Allemands au vu de son jeune âge, ils le laissèrent partir un peu plus tard, sans toutefois lui avoir posé quelques questions. Témoignage de M. Balin, ce jour là au mois de février 43, le jour du bombardement des magasins navals à Rennes, je vis environ 12 avions dans le ciel, un des avions semblait en difficulté, des morceaux de l'avion se détachent, puis soudain un homme saute de l'appareil en parachute ! l'avion était très bas, malgré tout l'homme disparaît dans les arbres, a t il survécu à son saut ! car malgré son jeune âge, il est tout de suite étonné de la faible hauteur du saut. Yves Balin se précipite sur le point de chute de l'avion, ce dernier ne semble pas trop abîmé, dans les restes de l'habitacle se trouve le corps d'un homme. Mais quelque chose l'intrigue, un parachute est ouvert et dessanglé, à l'intérieur de l'avion. Un autre de ses amis arrive, Yves Balin lui dit, qu'il a aperçu un parachutiste sauter, les allemands se précipitent eux aussi vers l'épave. Les allemands apprennent l'existence d'un aviateur qui aurait survécu à la chute de l'appareil. Durant la nuit, des patrouilles allemandes circuleront dans les environs, fouilleront les demeures, car à première vue, il semblerait qu'un homme est en fuite.
Mais soixante années plus tard, il faut se rendre à l'évidence, aucun des deux membres d'équipage du Mosquito, ne survécut à la chute de l'avion. On le verra un peu plus loin, dans le récit de la mission sur Rennes du 26 février 1943, traduit de L'Anglais du livre, Mosquito Thunder de Stuart R Scott. Aucun homme n'aurait put survivre à un saut, à près de 400 km/h, en quelques secondes il est difficile d'échapper à son destin, le Mosquito volant vers sa cible à pleine vitesse et faible hauteur, la distance entre le lieu de la collision et le crash final, se joue en centaines de mètres, le parachute fut il ouvert et resté accroché dans l'avion ? l'aviateur réagit en dixièmes secondes et se libère de ses sangles ? Des tas de questions se posent, de même pourquoi le corps, ne fut il pas découvert par les allemands le soir dans le bois ! Il est environ 19 heures, nous sommes en hiver, la nuit tombe, le corps est peut être tombé dans les arbres. Nul ne connaîtra la fin tragique de cet événement. Le corps retrouvé dans les restes du Mosquito du 105 Squadron, était peut être celui de son pilote le Flying Officer Spencer Griffith Kimmel, 31 ans de la R.C.A.F, au poste de navigateur, était le Flying Officer Harry Nettleton Kirkland, ce dernier était le plus apte à évacuer l'avion en urgence, ayant la trappe à ses pieds. Aujourd'hui ce dernier ne repose pas avec ses camarades au cimetière de l'Est à Rennes, pour quelle raison à t il été transféré au cimetière Canadien de Bretteville sur Laize dans le Calvados, alors que son camarade canadien est resté à Rennes, le mystère demeure. Cela s'est déjà produit avec quelques autres équipages tombés dans le département. En tout état de cause les quatre hommes sont donnés morts pour le 26 février, et inhumés le 4 mars. |
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Il n'y avait plus d'assauts pour quelques jours et ce temps a permis une visite le dimanche 21 février, par monsieur Archibald Sinclair, qui venait rencontrer les équipages en personne pour les féliciter. Dans les prochains jours, ils étaient donnés à la formation des volants et la pratique de basse de bombardement, conduit par le W/C G.P. Longfield avec le DZ 365 : "V" qui avait "appartenu" à son prédécesseur, le W/C Edwards. W/O Herbert notait dans son agenda, que sur le 21 février, que le nouveau Wing Commander, avait prit une mauvaise habitude de tourner vers et dans sa formation. Comme d'autres tournent loin de leur formation, et ils se perdent de vue et s'éparpillent beaucoup. C'est une habitude dangereuse et qui mène aux collisions. Ces quelques mots ce révéleront une prophétie, comme nous verrons, plus tard. Sur ce vendredi 26 février, le W/C Longfield avec son observateur le F/L Millns conduisait une formation de 20 Mosquito avec leur DZ 365 : "V", pour attaquer les dépôts des magasins navals de la Kriegsmarine à Rennes. Une section basse de dix Mosquito du 105 Squadron était fractionnée en deux groupes de frappes. Le leader dans "V" et les quatre autres avions, "K", "B", "F" et "P" chacun étaient armés avec deux bombes de 500Ib GP TD (1/2 heure) et deux bombes de 500Ib GP TD (2-heure). L'autre de cinq, "Z", "G", "O", "E" et "Q", chacun étaient armé avec quatre bombes de 500Ib MC TD (11-second). C'était pour être une opération combinée avec 10 Mosquito du 139 Squadron, qui étaient eux spécialisés comme "plongeurs -superficiels", chacun était armés avec quatre bombes instantanées de 500Ib MC TD (0.25 second). Juste avant 17.00 heures, le briefing était complété et les équipages des deux Squadrons bousculaient leurs machines, prêtes à monter dans les cieux de Norfolk pour régler une fois plus le jeu pour la France. Comme d'habitude, le projet était qu'avant d'atteindre leur cible, la formation du 105 Squadron, devait continuer à voler de bas niveau et planter leurs bombes, à action retardé, suivies par le 139 Squadron, qui du haut ajouterait davantage de dommages en "plâtrant" les magasins avec des bombes à explosions instantanées. Malencontreusement, ceci était que les choses ne devait pas tournées de cette façon. Sur le chemin vers la cible tout était calme, comme les 20 machines ronronnaient de leur voie au-dessus des sommets des vagues. Tôt ou tard, la vue de la terre vint et le 139 Squadron allait et atteignait la cible le premier avec aucune opposition : ils allaient attraper les défenseurs au repos ! Du haut ils allaient commencer leurs plongeons superficiels et l'assaut commençaient. Mais où était le 105 Squadron ? le W/O Gary Herbert était dans le 105 formation et décrit ce qui arrivait : "Notre leader" et son observateur se perdaient en finale en cours de route vers la cible et nous amène à un aérodrome à près 6 miles au sud de la cible. Ils nous envoyaient en haut une grêle de flak légère, comme nous tournions vers la cible, et alors le leader, qui avait tourné aussi beaucoup trop vers la droite, a encore soudainement obliqué à sa gauche d'un coup sec et sont entrés en collision avec F/O Kimmel, (il était de la RCAF) (à 18.43 heures) avec le Mosquito DZ 413: "K". L'emplacement de la chute était enregistré comme étant à l'ouest de Rennes St Jacques à 48°06'N:02°13'W. L'hélice de l'avion de Kim à coupé la queue du leader, juste que derrière l'aile. Le Mosquito allait en une boucle et plongeait droit vers le sol. Cela n'était pas une vue très agréable. Kim a perdu de la hauteur et disparu en dessous des arbres à près de 300 mph,(400 km/h). Son avion était vue dans la dernière hauteur avec une fuite de glycol de son moteur de tribord. Le W/O Herbert d'une manière terrifiante résume la situation comme il le voyait : "Quatre bons hommes tués par l'inexpérience d'un leader". Le reste de la 105 formation a continué vers le dépôt des magasins navals. Comme ils le faisaient les bombes des "superficiels-plongeurs" commençaient à exploser. Les "bas-niveleurs" tirait surtout jusqu'à près de 800ft (30 Mt) avant de lâcher leurs bombes pour éviter les explosions du mieux qu'ils pouvaient, et les bombes sont tombées sur la cible au mieux du possible. Le F/L Bill Blessing a pris le DZ 489 : "B" dans la zone de tir. Sur le départ il voyait à 200ft (20 Mt), un voile de fumée montant de la superficie, comme fait aussi le F/O Wickham dans son DZ 408 : "F" ; L'expérience disait que le S/L Ralston devait choisir une cible alternative et après être monté à 1.000ft, il jetait son DZ 467 : "P" sur la gare de triage et lâchait ses bombes. Le P/O L.T. Weston, un vétéran qui avait survécu du détachement de Malte connaissait aussi comment la situation était devenue dangereuse, et il a décidé d'attaquer la double ligne chemin de fer à Vire de 50ft sur la route vers la maison. Le P/O.W. Thompson dans son DZ 472 : "Z" allait prendre réellement son avion dans une deuxième course et allait placer ses bombes efficacement sur la cible. Entre-temps, le W/O Herbert prenait ses propres décisions dans son DZ 461 : "G", comme il le rappelle : Aussitôt nous atteignions la cible. Je pouvais voir le piqué des bombardiers, commençant déjà leur plongeon. Nous aurions été soufflés par leurs bombes si nous étions allés dedans. Je tournais violemment à l'ouest, montais à près de 700ft, et plongeais en dessous de l'autre formation. Je mettais mes bombes sur la cible.
"Mac" McCormick, le P/O G.W. McCormick avec le Sgt P.E. Cadman dans leur DK338 : "0", un jeune Australien, sur seulement sa quatrième (opération), il ne voyait pas les bombardiers en plongeon jusqu'à lui, il était trop tard, et il allait dans un niveau trop bas (50ft !). Dieu sait ce qu'il a reçu, parce que photos le montraient redresser au milieu des éclatements. Il revenait avec ses radiateurs pleins d'éclats lors du bombardement des magasins navals. Il a usé de beaucoup de chance ce jour ! Le P/O F.M. 'Bad' Fischer, l'américain de Pennsylvanie, USA. et son observateur, le F/O R.L. Reily décidait qu'il n'était pas possible de mettre leurs bombes sur la cible, et de se diriger pour le chemin du retour avec leur DZ 416 : "Q", partout la fumée était visible derrière eux pour les prochains 20 miles (30 km). En route sur la maison, il larguait deux bombes 500-pounders (225 kg) dans la mer, à 28 miles (45 km) au nord-ouest du Havre, avant d'atterrir à sa base de la RAF à Marham, mais à peu près à 30 miles, de la RAF Est à Wretham, et 4 miles nord - nord-est de Thetford dans le Norfolk. Tristement, le 139 Squadron avait aussi perdu un équipage. Sur la route du logement, le Lt T.D.C. Moe et son observateur, le 2/Lt Ottar Smedsaas, les deux de la RNAF, étaient vus en dernier à 60 miles(95 km) de la superficie de leur cible, ils étaient tués quand leur Mosquito DZ 481, XD : "L" devait s'écraser. Comme pour les équipages du 105 Squadron, le F/O Spencer Griffith Kimmel, de la RCAF, son corps repose dans le cimetière Canadien de guerre à Bretteville-sur -Laize, à 16 km au sud de Caen. Son observateur , F/O Harry Nettleton Kirkland, et le W/C Geoffrey Phelps Longfield étaient enterrés au cimetière de l'est, à Rennes. L'observateur F/L Roderick Fairweather Millns est inhumé au cimetière de RENNES EASTERN COMMUNAL CEMETERY. Encore un autre incident regrettable aurait lieu le prochain jour. Le F/O McCormick , qui avait usé de beaucoup de chance sur l'opération de Rennes, était tué avec un Wing Commander, John William Deacon, anciennement du Worcestershire Regiment, of Army Co-operation Command, qu'il avait prit un vol non opérationnel local, un vol de reconnaissance à 30,000ft. L'avion était utilisé par le P/O Thompson le jour d'avant, c'était le DZ 472 : "Z", il a souffert d'un défaut de structure lors d'un vol à la racine de l'aile, et était vue de la tour de contrôle avec de la fumée traînant derrière lui, et il plongeait vers le sol, à un mile au sud à l'approche de l'aérodrome de Beachamwell. Le corps du F/O McCormick repose dans le cimetière du village de Marham, où beaucoup d'autres jeunes aviateurs devaient aussi trouver la paix finale. Le W/C Deacon était enterré au cimetière militaire de Brookwood. |
Tiré de l'ouvrage Le Focke Wulf 190. Collection
Docavia, de Jean-Yves Lorant et Jean-Bernard Frappé.
Ce court historique de la SKG 10 à Rennes nous permet
mieux comprendre certains des événements
à la date 26 février
1943.
Historique du II./SKG 10. Début février
1943, ayant suivit l'exemple de ceux du III./ZG 2, 25
pilotes étaient opérationnels à la fois
pour la chasse et pour le bombardement. Le 10 de ce
même mois, 12 d'entre eux furent choisis pour former
le noyau du nouveau II./SKG 10 et, sous le commandement de
l'Hptm Helmut Viedebrandt ils gagnèrent la base de
Rennes où ils constituèrent la 7 Staffel du
groupe. Ils ne tardèrent pas à
être suivis par d'autres pilotes qui formèrent
à leur tour les 5 et 6 Staffel.
Le I./SKG 10 étant également en
formation à St André de l'Eure et le III./ZG 2
ayant été rebaptisé depuis la
mi-décembre 1942 en III.SKG 10, l'escadre
placée sous les ordres du Major Günter Tonne fut
vite prête à opérer.
Ce fut à partir de Rennes que les
premières sorties eurent lieu, et le baptême de
feu fut assez inattendu. Pendant leur stage à Cognac,
les pilotes avaient reçu une instruction de chasseur
pour le cas où ils auraient à faire face
à d'éventuels attaquants, aussi lors de leur
installation sur leur nouveau terrain, une procédure
d'alerte assise fut mise en place et chaque escadrille dut
à son tour dépêcher deux Schwärmen
(Groupe de 2 rotten 4 appareils), à cette fin. Le 26
février était le jour de la 5 Staffel, quand
le signal de l'approche d'avions alliés fut
donné. La patrouille d'alerte décolla
aussitôt, suivie peu après par deux ou trois
autres appareils de l'escadrille et engagea une formation de
"Mosquito" au-dessus de Rennes. La 6 Staffel, qui rentrait
d'un vol d'entraînement surgit à ce moment aux
premiers et bientôt 15 chasseurs du II.SKG 10
affrontèrent les Anglais. Au cours du combat, deux
Mosquito furent abattus tandis que les pertes du groupe se
montaient à un seul appareil dont le pilote avait pu
sauter en parachute à
temps.
(Les deux Mosquito
tombés ce jour là sont entrés en
collision et non abattus par la chasse ennemie. Il y a une
possibilité que un des Mosquito revendiqué par
la 6 Staffel soit l'équipage du Mosquito
DZ481, porté
disparu ce 26 février).
Le 8 mars 1943, la 7 Staffel quitta Rennes pour Brest,
tandis que la 5 et 6 Staffel s'envolaient peu après
pour Amiens. Ce même jour, le groupe subit sa
première perte au combat, l'Uffz
Jonas devant évacuer son Fw 190 A-5 (WNr.
1079) au-dessus de St-Lô après un
engagement contre des appareils britanniques.