|   Les restes du Heinkel 111 crashé dans le
         bois   
         
          Visite chez Marie et Elie Léjard le 08
         août 2003.
         
          Marie travaillait à l'hôpital de Dinan.
         Décembre 1943, Elie (85 ans) rentrait d'Allemagne
         où ü était en captivité, le
         sauvetage d'un Allemand pendant une manuvre sur une
         péniche et de menus travaux effectués chez un
         des ses geôliers ont favorisés cette
         libération anticipée.
         
          Bien décidé à prendre un peu de
         repos après ces mois de captivité, Elie
         reçoit un jour la visite de René Hamon et
         Maurice Ligot respectivement capitaine dans la
         résistance et instituteur à Saint Solen et
         également résistant, le débarquement a
         déjà eu lieu.
         
          Elie est sollicité pour donner le coup de main
         à chercher une cache d'armes dans le bois de la
         Rouvraie sur les Champs Géraux est le lieu tout
         choisi. Reste pour René Hamon à
         récupérer ces armes parachutées dans la
         région de Broons. C'est en à coupant du
         blé sur la route de Combourg qu'Elie entend d'abord,
         puis voit arriver cette première colonne
         d'Américains sur le qui-vive prêts à
         faire feu. Pour EIie et ses amis la première
         potée de fleurs qui leur passe sous la main, celle
         devant ta maison toute proche, servira de premier signe de
         bienvenue pour les libérateurs suivi de cette
         bouteille de goutte que les G.I. ramasseront
         précieusement.
         
          Mais très vite la guerre rappelle qu'elle est
         toujours présente, les Allemands ripostent à
         l'avancée des Américains qui font demi tour
         devant Lanvallay) Jean Hamon, le frère de René
         est tué par l'ennemi en embuscade à
         l'entrée de Lanvallay. Les Américains ne sont
         plus là, ils ont fait le tour par Evran après
         quelques canonnades sur Dinan et Taden. A Saint Solen c'est
         l'incertitude : sommes-nous en secteur Allemand ou
         Américain, sommes nous libres. Cette question hantera
         les habitants de Saint Solen plusieurs jours avec
         l'apparition tantôt des uns tantôt des autres
         avec son lot de malheur...
         
          Durant me période il est décidé
         de monter la garde avec ce fusil Allemand pris à un
         pauvre demeuré soldat du Reich et enfermé dans
         une étable.
         
          Cette nuit du 7 au 8 août, Elie est de garde
         avec un ami, il est trois heures du matin, à
         l'orée du bois nos deux compères entendent
         parier allemand qu'Elie comprend, la captivité aura
         eu cet avantage. Cachant le fusil allemand Elie va à
         la rencontre de deux grands individus, il leur explique
         être membre de la croix rouge et leur demande de lui
         remettre leurs armes (pistolets) ce qu'ils font sans
         broncher. Elie se rend compte que l'un deux est
         blessé. Elie comprend qu'ils ont été
         abattus avec leur avion alors qu'ils étaient en
         mission au dessus de Cézembre. Les deux aviateurs
         sont conduits vers l'école afin de soigner le
         blessé, Elie les questionne sur l'endroit de la chute
         de l'avion qu'ils décrivent parfaitement et parlent
         de trois autres hommes présents dans l'appareil. Il
         fait maintenant jour, avec le maire Louis Fauvel retour vers
         ta forêt à la recherche de cet avion et des
         autres membres d'équipage.
         
          Malgré des explication précises rien en
         vue, tout à coup dans ce champs de blé battu,
         Elie et ses amis aperçoivent cette tunique de couleur
         connue ! Il y a là sur cette gerbe de blé un
         homme allongé, ils s'approchent, à
         proximité se trouve un étui à pistolet
         vide, l'homme à la main à la poche cache t-il
         son arme. 
         
          Il n'a même plus la force de bouger, il est
         presque inconscient tant ses blessures sont nombreuses. A
         proximité dans le bois nos hommes voient cet avion et
         le triste spectacle, il brûle encore, deux cadavres
         sont encore dans les débris de l'avion, c'est un
         Heinkel 111.
         
          Afin de déplacer le blessé, qui criera
         de douleur lorsqu'on le déplacera, (Elie dit se
         rappeler des os qui font du bruit tant le pauvre gars est
         cassé !) on fait appel au boulanger, Joseph
         Léjard, qui avec son cheval l'emmènera
         à l`hôpital toujours en secteur Allemand. Il
         sera évacué sur Dinard dès le
         lendemain, la situation sur Dinard devenant, pour les
         Allemands encore présent, très difficile. Les
         deux morts seront enterrés au cimetière de
         Saint Solen pendant quelques temps. Quant aux deux premiers
         aviateurs Allemands, ils seront "pris en charge" par les
         Américains arrivés entre temps à Saint
         Solen : ils sont installés sur le devant d'une Jeep
         afin de servir de bouclier ! 
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