Les renseignements contenus dans ce rapport sont classés secret défense

366001 W/O Aires Charles, Arthur, 217 Sqn, Commandement de la Côte, R.A.F

Capturé : Près de Nantes 17 décembre 1940 Profession en temps de paix : R.A.F

Au service de la R.A.F depuis Septembre 1925

Adresse personnelle : 148 Churchworth Avenue, Portsmouth.

Evasion et capture :

Nous avons décollé de St Eval à bord d’un Beaufort à 23 heures le 16 décembre 1940 pour attaquer Bordeaux. Alors qu’on se dirigeait vers la cible, l’appareil a été touché par la Flak, ce qui a endommagé le moteur gauche. On a décidé de continuer en direction de la cible mais la pression de l’huile a diminué et certains instruments de bord étaient devenus inutilisables. On a repris le chemin de la base mais peu de temps après le moteur gauche s’est arrêté. Le pilote a décidé de faire un atterrissage forcé car l’avion perdait rapidement de l’altitude bien que l’on se soit débarrassé de tout ce qu’on pouvait pour l’alléger.

A peu près entre Lorient et Saint Nazaire, il a décidé d’atterrir sur la plage. Comme il tentait une approche et qu’une colline se profilait devant nous, il a essayé de l’éviter mais l’avion a piqué et s’est écrasé à environ 02h30 le 17 décembre.

Je me suis extirpé des débris et je me suis rendu compte que j’étais gravement blessé. J’avais les côtes droites enfoncées, la rotule droite et la cheville droite en bien mauvais état ; j’avais une blessure au crâne et j’avais le visage contusionné.

Le pilote a été tué. Le navigateur n’a pas été blessé ; l’opérateur radio, Sgt Hastle de la R.A.F était en état de choc. Nous pensions que le pilote avait perdu conscience et qu’il était prisonnier du fuselage puisqu’on le voyait à travers le plexiglas. Hastle voulait à tout prix le sortir de là, aussi on a décidé qu’il valait mieux le calmer et le laisser aller chercher de l’aide. On devait le guider pour revenir à l’avion en criant. Le navigateur a décidé de faire en sorte qu’il ne soit pas capturé.

J’ai rampé à moitié et j’ai marché dans la direction que Hastle avait prise mais j’avais à peine parcouru un mile que le jour se levait. Une fille de ferme m’a découvert et m’a emmené dans une ferme des alentours. On m’a lavé la tête et on a essayé de panser mes blessures et environ 5 minutes après des fonctionnaires allemands sont venus m’arrêter. Les Français m’avaient dit que j’étais trop malade pour me cacher ; environ 15 minutes plus tard, d’autres Allemands sont entrés avec Hastle. Nous avons été emmenés dans un hôpital dans un village des alentours où on nous a gardés jusqu’au lendemain après-midi. On a été transporté dans un hôpital à Paris et le lendemain on s’est rendu à francfort en train. Là-bas on nous a interrogés et on nous a envoyés à l’hôpital de Hohemark. J’y suis resté 9 semaines.

Le Sgt, John Roy, Massey, Navigateur, Evadé par Gibraltar, Sera tué au retour en Angleterre dans le crash du Catalina AH560 le 23 mai 1941 au Portugal.