Ou les journées les plus sombres pour la Luftwaffe en Ille & Vilaine.
Voici le récit des trois journées, les plus noires pour l'aviation allemande entre ciel et terre dans notre département de l'Ille & Vilaine. Subissant le contre coup du débarquement dans l'Ouest de notre pays.
Sans oublier, que cela représente environ trente cinq avions qui seront détruits en combat et sur les terrains d'aviations en Bretagne, pendant ces quatre jours. Pour des pertes minimes chez les Alliés. Les escadrilles de la chasse allemande étant présentent sur les terrains de Rennes et Vannes dès le 7 juin au matin. Récits récoltés à partir des témoignages sur les lieux mêmes des combats dans notre département, 57 années après, les souvenirs demeurent encore, précis et émouvants pour certaines personnes. Sans oublier aussi notre "bible" à nous les passionnés d'aviation, le livre de Jean-Bernard Frappé,(3) support fort utile qui retrace la grande aventure de L'Aviation en France du Jour J, jusqu'à la fin de la guerre.
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339 Th FIGHTER GROUP |
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503 Fighter Squadron |
504 Fighter Squadron |
505 Fighter Squadron |
LE 8 JUIN 1944 : Pas moins de 12 avions allemands allèrent au tapis ce jour là. Dont 7 dans un combat aérien d'environ 10 minutes. La grande majorité des revendications revient pour ce jour, vont au 339th Figther Group, de la 8ème Air Force Stratégique.
Dès le matin à 6 heures 10, les premiers avions allemands tombaient.
Compte rendu officiel de la mission N° 39, départ de Fowlmere à 04 h 25.(11)
Le groupe de bombardiers en piqué attaque des cibles à l'arrière des plages de débarquement. A chaque escadrille il lui était attribuée une cible différente. Le 503rd attaque les dépôts de carburant sur le chemin de fer près de Châteaubourg et Betton. Un aérodrome à Rennes (St-Jacques) (JG 11) était visé, mais il se défendait violemment au mitraillage, trois avions ont été touchés et ont souffert de dommages mineurs. Tous revenaient. Le 504th doit se séparer du reste du Groupe dans l'obscurité et le temps couvert, mais il continue plus loin. Après avoir attaqué un rassemblement et mitraillé des trains, plusieurs avions étaient vus et descendus. La flak était très intense.
Témoignages de : James Roy Starnes né le 20 Mars 1924, Tiré du livre (4)
La guerre aérienne en Europe demandait un effort maximum de nos forces dans le soutien de l'invasion des plages de Normandie les 6 et 7 juin 1944, le 339th Groupe effectuant trois missions par jour. Toutes étaient des missions de chasse bombardement, à l'exception du premier jour qui consistait en une patrouille sur la flotte d'invasion dans la manche. Je volais pour la première et troisième missions du jour J. Ce jour là, était ma première mission de bombardement en piqué avec des bombes réelles contre un petit pont ferroviaire en France. Le 7 juin, je volais seulement dans la deuxième mission du jour, une autre mission de bombardement en piqué, cette fois contre des cibles ferroviaires en France.
Je recevais ma promotion de premier lieutenant le matin du 8 juin. Après le petit déjeuner et notre briefing de mission, nous décollons une heure avant le lever du jour pour une autre mission de bombardement en piqué en France. Chaque avion portait deux bombes de 500 livres au lieu des 250 livres de notre précédente mission de bombardement en piqué. Je ne sais pas pourquoi cet ordre a été donné pour cette mission, car avec ces bombes plus lourdes, le P-51 volait un peu plus mollement.
Notre aérodrome se trouvait à Fowlmere, qui était à huit miles au sud de Cambridge. Le décollage nécessitant l'éclairage de plusieurs Jeeps pour nous aider à rejoindre la piste de décollage, en file indienne. Après le rassemblement en vol par quatre, nous grimpons sur un angle de près de 150 degrés en direction sud-est de notre secteur où se trouvait notre cible, qui était dans les environs de Dreux, France. A près de 1500 pieds, nous entrions dans une formation nuageuse et je perdais bientôt de vue mon leader, que je suivais auparavant près de son aile gauche. Je volais aux instruments, (VSV), en prenant de l'altitude sur une pente de 140 degrés, pour éviter une éventuelle possibilité de collision aérienne avec d'autres avions de la formation. Quand j'émergeais au-dessus des nuages à 5000 pieds, j'étais encore totalement en pleine obscurité. Je ne voyais aucun autre avion. Je reprenais un cap de 150 degrés, continuais à monter à 15000 pieds, et procédais, seul, au bombardement de la cible.
A chaque groupe d'avions qui volait ce matin là, avait été attribué un secteur spécifique, près de cinquante miles de large et soixante-quinze miles de long. Notre travail devait isoler les plages de Normandie en attaquant les lignes de communications et de ravitaillement allemandes. La surface que devait traiter le 339th Groupe avait près de 250 miles de base.
Quand j'arrivais dans cette surface de responsabilité du groupe, je descendais à près de 5000 pieds et commençais à chercher une cible convenable. Comme l'aube se levait, je repérais la fumée d'une locomotive se déplaçant sur ses rails dans une courbe, près d'une petite ville française, et je décidais de l'attaquer. Je jetais un regard sur les environs à travers mon cockpit. Utilisant mes commutateurs, j'armais l'hélice de nez et les sécurités de mes bombes. Cela verrouillait en les armant les bombes sur leurs supports, en permettant aux bombes de tomber sans les fils. Quand les fils étaient retirés, les petite hélice des bombes étaient libres de tournoyer quand la bombe était lâchée, et armaient les sécurités. J'allumai aussi le collimateur.
Notre technique de bombardement consistait à voler droit sur la cible, lorsque celle-ci apparaissait à mi-chemin en dehors et le long de l'aile gauche. Ma bombe courant parallèlement à la trajectoire de façon à minimiser les risques de frapper des civils français. Comme la locomotive commençait à disparaître en-dessous de l'aile gauche. J'enroulais à gauche et en bas à un angle de soixante à soixante-dix degrés. Je devais voler doucement et garder le viseur (un point dans le centre de 100 mil sur le réticule) sur la cible. Comme ma vitesse augmentait, j'ajustais le compensateur de gouvernail pour éviter de glisser ou de déraper. Je laissais le nez de l'avion monter lentement. Comme la cible disparaissait en dessous du nez, je pressais le bouton de mise à feu sur le manche à balai et commençait aussitôt un violent redressement en dessous de 1000 pieds.
Je sentis le souffle de l'explosion des bombes comme je montai, et je cerclai pour voir les résultats. J'avais manqué la locomotive, mais apparemment j'avais touché les rails devant elle.
J'allumai le commutateur de mes mitrailleuses et effectuais deux passes de mitraillage sur la locomotive. J'estime que je consacrais trente à quarante coups de chacune de mes quatre mitrailleuses à chaque passe de mitraillage. Dans la lumière obscure de l'aube, mes calibres 50 D'API (traçantes) étincelaient brillamment quand elles frappaient. Les frappes formaient de la buée s'élevant dans les airs. Je ressentais du soulagement et de l'allégresse en ayant larguées mes bombes sur la cible.
Le bavardage à la radio indiquait que d'autres membres de l'escadrille bombardaient des cibles dans le même secteur, mais je ne pouvais pas les voir. Le bavardage était excité parce qu'un pilote, le Lieutenant Philip Ewing, avait libéré ses bombes trop bas et endommageant son avion, il devait se parachuter. (petite erreur dans le déroulement de la mission, voir le récit un peu plus loin).
Après que je faisais demi-tour vers le nord-ouest pour revenir à la base, je montais à 4000 pieds au-dessus d'une grande nappe de brouillard de sol quand je remarquais un Me-109 en dessous et plusieurs miles à ma gauche. Il était au sud du sommet du brouillard, dépassant à peine la nappe. Je poussais la puissance jusqu'à 2700 TRM et cinquante pouces de pression et commençait un piqué. Le Me-109 continuant sa route, ignorant ma présence. Il allait plus vite que j'avais estimé initialement, et mon souci principal était de manquer de carburant, car ma jauge baissait. J'étais dans la distance après plusieurs de minutes de poursuite, mais j'étais ballotté par le remous du brassage de son hélice et ne pouvait pas tirer. Nous passions sur un petit village français. Je pense qu'il s'agissait de Fougères, et je crois que les habitants français m'encourageaient probablement, à la vue de mon P-51 dans la queue d'un Me-109, je tirais légèrement a droite pour éviter son brassage d'hélice, alors je tournais un tonneau et donnais 2/5ème de luminosité avec seulement un peu de degrés de déviation. Il ne me remarquait pas jusqu'à ce que mes balles frappent le fuselage et la racine de l'aile droite. Le Me-109 fit brièvement une queue de poisson et s'inclina vers le bas de la mince couche de brouillard. Je tirais tout droit et surveillais lorsquun panache de fumée s'éleva du brouillard.
J'étais maintenant à cinquante miles de ma base et bas en carburant, je ne prenais pas le temps d'enregistrer le panache de fumée avec ma cinémitrailleuse ; Je me dirigeais droit vers l'Angleterre. J'étais réellement content avec moi-même parce que j'avais situé et descendu ce Me-109 tandis qu'il volait seul. Le retour de mission était calme et j'avais assez de carburant quand j'arrivais à Fowlmere pour exécuter un tonneau de victoire au-dessus du terrain avant d'atterrir. Le temps passé en vol sur cette mission était de trois heures et quarante cinq minutes, et le film de la cinémitrailleuse m'aidait à confirmer cette victoire.
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La deuxième victoire sur Me-109 est
revendiqué par le Lt Ammon du 503 Sq, lui aussi
à 6 heures 10.
Commentaire: le Lieutenant Ammon du 503th, a rendu compte de cette mission, sa tactique contre un Me-109 " je l'ai finalement forcé à frôler le sol. Je nai pas ouvert le feu de mes mitrailleuses, mais contraint lallemand à percuter le sol en dérapant sur près de 36 m, à environ 300 mph, (482,7 Km/h) je le revendiquais mais ma victoire était refusé ce jour, je la ressoumis le 22 juillet 44. Mais cette fois la "Victoire" lui était crédité par le Conseil. Après la réévaluation il lui était attribué endommagé Plus tard ce jour, le Lt. Ammon soumettrait une autre revendication qui sera homologuée. Le P-51 Mustang du Lt Ammon (503), est légèrement endommagé par des tirs antiaériens, retour à la base, à 07 h 40. 2 autres appareils du 503 sont légèrement endommagés par de tirs antiaériens.
Il est intercalé l'ordre de mission n° 40 du compte rendu officiel de celle-ci pour la suite de la matinée, il semble qu'une petite erreur se soit glissé dans le déroulement du récit de Jim dans la mission du matin n°39, le témoignage se passe un plus tard, dans le rapport n°40.
Départ de Fowlmere à 09 h 57 retour à 13 h 25,
Bombardement en piqué et escorte de bombardiers
Le Groupe décolle en combinaison bombardement et escorte en direction de Rennes. Au-dessus de la Manche, le Groupe reçoit lordre descorter les bombardiers jusquà leur objectif. Gares de triage de Vitré et Ploermel attaquées avec succès. Légère flak dans ces endroits.
Perte : Lt Phillip H. Ewing (505 FS, 6-N, P 51B, Serial Number 42-106720) endommagé par la Flak et léclatement de sa bombe. Il se parachute aux environs dAlençon, il est capturé et sévade, il rejoint ultérieurement son groupe.
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Lors de cette mission, des avions du groupe repèrent sur la route de Luitré, un convoi de munitions, et détruisent au moins un camion.
Voici divers témoignages : le 8 juin 1944, à Dompierre du Chemin, tôt le matin, un convoi allemand, venant de Laval, se dérige vers Fougères afin d'aller renforcer ses troupes sur les plages du débarquement. Voyant le convoi arriver, un Dompierrais, membre d'un réseau de résistance, donne l'alerte. peu de temps après, deux avions anglo-américains de reconnaissance survolent notre territoire et détectent le convoi allemand.
Etant repéré, celui ci rebrousse chemin pour trouver une planque sur la route des "Vallées" qui conduit au "Saut Roland".
En même temps, des chasseurs alliés envahissent notre région. Ils rasent les arbres, attaquent et mitraillent le convoi allemand.
Voulant démolir la ligne S.N.C.F, 3 bombes sont lâchées. Une à la "Haute Folie", "La Chaussée Neuve", et une troisième bombe fait trembler le bourg, elle tombe où se trouve, actuellement, l'aire de pique-nique, sans faire de victimes. Des camions chargés de munitions, étant repéré par l'aviation Allié, celui-ci se met en planque sur la route des "Vallées", qui mène à Luitré, destruction d'au moins 1 camion de munition.(1)
M. Pierre F, raconte : en cette fin de matinée du 8 juin, vers 11h nous étions avec mon copain Jean G, à la réparation d'une toiture dans une ferme sur la route de Fougères.
Soudain des explosions venant du bourg, Jean dont sa mère tenait un café dans le bourg est soudain inquiet, les deux copains décident de descendre au bourg en vélo.
Dans le bourg rien de grave, mais des bruits de mitraillage attirent leur intention, venant de la route de Princé à la sortie du bourg, les deux conpères décident d'aller voir, complètement inconscient du danger.
Arrivés en face de la route qui mène à Juvigné, un officier allemand ou soldat sort subitement du chemin du Saut Roland un pistolet à la main, il est très menaçant.
Il leur montre un camion en face d'eux sur la route de Juvigné, il leur ordonne de le pousser pour le mettre à l'abri dans le petit chemin.
Dans le camion un soldat est apparemment mort du côté passager, quelques minutes plus tard, Pierre s'aperçoit que leur soldat au pistolet a disparu, soudain Pierre a une intuition, dans les secondes précédentes un avion, une ombre est passée au-dessus de la route, Pierre dit à "Jean, nous filons", Jean hésite, les voilà qui décampent, ils enfourchent leur vélo, l'allemand au pistolet sort soudain du chemin creux, en criant, il tire en leur direction, une balle siffle aux fesses de Pierre !
Un bruit dans le ciel , quelques dizaines de mètres après leur fuite, une explosion, peut être deux, car il semblait avoir d'autres camions sur la route.
Les deux compères ont échappés de peux à une mort certaine, Jean G le dit encore souvent à Pierre, ce jour là, grâce à toi je suis, nous sommes encore vivants.
Après le combat, qui a duré tout l'après midi, les blessés sont emmenés vers l'hôpital de Fougères. Trois soldats Allemand sont mitraillés et brulés dans leur voiture. Ils seront enterrés dans le cimetière communal.
Un avion allié est tombé sur la commune de Princé.(1)
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Le troisième appareil allemand à percuté le sol de l'Ille & Vilaine est le Bf 109 G-6, le 11 jaune WNr 412469 du Gefreiter (Caporal). Günther Meister, de la 6./.JG 53, 6ème escadrille de la 53ème escadre de chasse, basé à Vannes. La perte est donnée à 25 km au nord-Est de Rennes. Ce corps a été retrouvé tard dans la soirée, gardé la nuit par le garde chasse de la commune de Mézières sur Couesnon.
Quand à son Fw 190A-5, (WNr. 151356) il tombe au lieu dit "Le Champ de la Croix" sur la commune de Mézières sur Couesnon.
D'après le récit de Jean-Bernard Frappé(3), la JG 53 est alors basé à Vannes depuis la veille au soir, des éléments du II./JG 53, sont sollicités dès 10 h 10 pour intervenir au-dessus du Cotentin, et au même moment des Messerschmitt engagent le combat contre un groupe de quadrimoteurs alliés ou les Allemands dénombrent environ 25 B-17 et autant de B-24. Deux bombardiers sont revendiqués, et une "Flying Fortress". Ces victoires sont cependant acquises au prix de deux pertes, celles du Lt Schmeling de la 6ème escadrille, la même que celle de Günther Meister. Le Bf 109 du Lt. Schmeling s'écrase à quatre kilomètres à l'ouest de Malestroit, le pilote trouve la mort. Le même sort arrive à Günther Meister, les deux pilotes vraisemblablement blessés, plus au moins gravement, vont s'écraser sur le chemin de leur retour.
Les pertes suivantes les plus terribles et les plus rapides vont se déroulés dans un combat aérien, le plus meurtrier, entre ciel et terre dans notre département.
Neuf avions en quinze minutes environ de combat. Sept avions allemands et deux avions américains, ils vont s'écraser dans un rayon d'environ 25 à 30 kilomètres par rapport au lieu initial du déroulement du combat.
Trois pilotes allemands vont trouvés la mort, ainsi que deux pilotes américains. Les quatre autres pilotes allemands vont se parachutés sains et sauf.
Compte rendu officiel de la mission n° 41 du 339th Figther Group. Départ de Fowlmere à 15 h 11 retour à 18 h 20,
Le groupe participe à une mission dopportunité de bombardement en piqué dans les environs de Rennes (Dompierre-du-Chemin ) Le temps est très mauvais, couvert au 4/10ème sur la côte. Lescadron à pris de laltitude avant dattaquer les différentes cibles : ponts, trains et convois motorisées. Les bombes transportées : 503 une bombe de 500 lb, (227 Kg), par avion ; 504 deux bombes de 250 lb, (113 Kg), chacun ; 505 deux bombes de 100 lb, (45 Kg), chacun. Pendant leur mitraillage des Fw-190, des allemands les ont attaqués et le combat sest engagé en dogfights individuels .
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La mission de l'après-midi du 8 juin était une autre mission de soutien sur les plages de Normandie. Cette fois, le groupe devait attaquer des cibles d'opportunité au sud du fleuve la Seine, dans le même secteur comme notre mission du matin. Dans le groupe, nous portions deux bombes de 250 livres, et je volais en position Rouge 2 comme ailier de notre commandant d'escadrille, le Major Don Larson.
Immédiatement après le décollage, la radio de Larson devenait inopérante. Une radio en panne était normalement la raison pour un abandon de mission, mais le Major Larson détestait réellement manquer une mission de combat. Il est, non seulement resté avec l'escadrille, mais il conservait le commandement de l'unité.
Le temps était clair comme nous descendions à près de 5000 pieds dans le secteur de responsabilité et commencions la recherche de cibles convenables. Quelques minutes après, non loin de la ville de Rennes, nous situons un convoi de blindés et de camions allemands d'une vingtaine de véhicules qui se dirigeait vers l'ouest. (Nord, direction Fougères pour rejoindre le front de Normandie).
Un ou trois véhicules paraissaient des blindés de transport de personnel, mais de 5000 pieds d'altitude nous ne pouvions pas en être certains.
Le major Larson inclinait son aile droite, qui était le signal conventionnel à se mettre en formation d'échelon. Le deuxième élément de Rouge se déplaçait à l'extérieur et je prenais ma position sur l'aile droite du Major Larson qui faisait effectuer une queue de poisson à son avion et virait à gauche. En prenant des distances de 800 à 1000 yards d'intervalles pour une formation relativement lâche en serpent. Nous armons le nez et la queue de nos bombes.
Le secteur était typique de la campagne agricole Française, avec des champs espacés, beaucoup d'arbres et de haies. La route sur laquelle le convoi se déplaçait n'était pas une route principale, mais était empierrée. Nous observions à cause du relief du terrain.
Nous étions à quelques miles au sud de la route, nous préparant pour l'attaque, quand je regardais à droite à peu près à 2 heures (position du cadran horaire), et remarquions que nous allions être attaqués par huit à dix Fw-190. Ils étaient légèrement au-dessus de notre niveau et avaient déjà aperçu nos cibles en dehors de notre formation qui était assez distendue. J'avertissais de rompre à droite, larguais mes bombes. (2 bombes au lieu dit "Le Haut Montaudin" au "Plantes" un camion d'essence est en feu), Selon un témoin du lieu, 15 ans à l'époque, il était avec son père à observer le premier avion américain, en l'occurrence celui du Major Larson qui tournait en rond depuis quelques minutes à la recherche du convoi allemand, beaucoup plus à l'est de la route en réalité.
Le père dit à son fils, mais alors il ne trouve pas le convoi des boches ! Soudain... apparaît un second avion qui bat des ailes à la rencontre du premier (Roy Starnes), dans les secondes qui suivirent se fut une mitraillade nourri qui débuta, vite à l'abri sous un hangar, les douilles et maillons des balles pluvaient sur les toits, au premier abord nous pensions que cela était des balles qui transperçaient nos toits. Quelques secondes plus tard, les combattants étaient déjà partis combattre plus à l'ouest.
Mon père qui avait fait 14/18, me dit à midi, va chercher les vaches au champ, les boches arrivent par convoi du bourg, ils mettent des pancartes pour indiquer leur chemin depuis ce matin. Cela ne présage rien de bon, il avait raison car une des bombes est tombée dans notre champ juste au beau milieu où était nos bêtes le matin.
La deuxième bombe est tombée à quelques mètres de la route de Princé à Dompierre du Chemin, une maison est souflée à "La Haute Foucherais", en laissant un cratère de plusieurs mètres de profondeur.
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Film ciné mitrailleuse du Major D Larson, le Fw-190 qui passe devant le nez du Major Larson est celui du Hptm Simsch ? |
Je poussais en surpuissance, et tournais la tête vers le Fw-190, qui se préparais attaquer le major Larson. Parce que sa radio étant en panne, le Major était ignorant de l'attaque.
Le pilote du Fw-190 pilote voyait mon angle d'interception venant à sa gauche, vers moi, presque de front. J'étais incapable de tourner d'avantage sur ma gauche pour faire feu sur lui. Comme nous tournions le maximum de cercles, un autre Fw-190 arrivait sur ma queue. Rouge 3, le Lieutenant Jaaskelainen était dans la queue de ce Fw-190, un autre Fw-190 était derrière Bill, et Rouge 4 le Lieutenant Peter McMahon était derrière lui. Nous étions tous dans une spirale descendante à essayer de rester au dehors au maximum dans nos virages.
J'utilisais le moteur à la puissance maximum et dix degrés de volets d'assistance dans mes virages, et je ratrappais aisément le Fw-190 qui était devant moi, après trois ou quatre cercles, je terminais en haut sur sa queue. Je ne regardais pas dans mon dos, mais je supposais que j'étais débarrassé du Fw-190 , ou du moins l'empêchant d'attirer son regard et de me frapper avec ses armes.
Je voyais des éclats intermittents sur le Fw-190 devant moi. Je tirais tout dans sa direction et je pouvais apercevoir sous mon nez, que la plupart des balles allaient derrière lui. Comme nous approchions du plafond des évolutions, je commençais à marquer certains coups. Le Fw-190 tirait des serpentins de condensation en extrémité de voilure, en renversant son virage, ce qui était une erreur fatale. Je le frappais durement pendant le renversement. Le pilote décida de sauter à altitude minimum, il larguait sa verrière et sautait sur le côté de son cockpit. Je continuais à renvoyer au 190 dans l'ordre l'enregistrement de son accident sur mon film de combat. Le pilote allemand n'avait pas assez daltitude pour ouvrir son parachute et il tombait près de son avion en flammes.
Film caméra gun du 1st Lt. Roy Starnes
Saint M'Hervé, le 8 juin 1944 (16h30). Un avion de chasse allemand a été abattu sur le territoire de la commune de Saint M'Hervé au lieu dit "La Fontenelle". Le pilote de cet appareil a été tué.(2) Il s'agirait de l'Uffz Folger.(7) Le film retrace avec force la fin du Fw-190 et de son pilote l'Uffz Folger, Starnes va filmé jusqu'au bout la chute vertigineuse jusqu'à l'explosion au sol de son ennemi. |
C'était ma cinquième et plus excitante rencontre avec un avion d'ennemi dans un dogfight à basse altitude dans laquelle nous n'avions commencé sans un avantage significatif de position ou d'altitude. Le combat durant entre cinq et dix minutes, et j'avais envoyé beaucoup de longues rafales, à tel point que mes mitrailleuses surchauffaient. Comme je tirais, un bruit occasionnel se faisait entendre dans les chambres de mes armes. Le bruit de friction me donnait l'impression que mon avion prenait un coup.
Bill Jaaskelainen avait descendu le 190 qui avait été dans ma queue, et Peter McMahon descendu le suivant. McMahon réclamait qu'il avait aussi tiré sur mon Fw-190 avant son écrasement. Depuis notre escadrille, il y avait la politique généreuse de partager des crédits, il était donc crédité dune demie-victoire. Concrètement, les combattants du 505th Squadron ont descendu cinq Fw-190 dans cette rencontre.
Notre seule perte étant le P-51 piloté par Le lieutenant Joseph Sawicki. Son avion était vu en dernier plongeant vers le sol en fumant, avec un Fw-190 dans sa queue.
Concernant Joseph Sawicki, il y a t il une erreur de Roy Starnes ?, le Lt Sawicki a été abattu par un tir de la flak, voir témoignage, plusieurs témoins atteste la chute du Mustang abattu par un affût d'automitrailleuse placée en bordure de route.
Le rapport de perte MACR : 5619 (5) le 8 juin 1944, vers environ 1730 heures (16h30), le 1st Lt James R. Hanson ; je menais un vol de quatre Mustang.
Le Lieutenant Sawicki était mon homme, le numéro quatre quand nous avons fait un bombardement en piqué sur un convoi de camion à vingt milles à l'est de Rennes. J'ai regardé vers l'extérieur et j'ai vu en arrière des flashes de flak légère éclater, là après, j'ai vu un avion commencer à fumer et le pilote qui tirait vers le haut pour prendre de l'altitude. Nous étions alors à environ 2500 pieds.
L'avion observé semblait être mon homme le numéro quatre en raison de sa position. Après ceci je l'ai perdu de vue dans la bousculade des trente à quarante avions.
Pour l'histoire : les ferrailleurs du coin après le crash du P-51 de J Sawicki se sont rués dans les jours suivants pour récupérer la ferraille encore fumante, ils ont eus la désagréable surprise de retrouver sous la carcasse les deux bombes que transportait le Mustang qui s'apprêtait à attaquer le convoi allemand.
Princé, 8 juin 1944 : un appareil de chasse américain s'est écrasé au sol au lieu dit "La Touche" sur le territoire de la commune de Princé. Le pilote de cet avion a été tué.(2) (7)
Merci à la famille Sawicki pour la photo Le 2nd Lt. Joseph F. Sawicki Jr. est né le 19 mai 1923 à Bridgeport, Connecticut. |
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Ewtrait du film ciné
mitrailleuse du Lt Olander
Sur
le premier cliché on aperçoit le Fw-190 en
attaque sur un avion. Cette perte était
attribuée, d'après les témoignages et
les rapports de mission, comme étant celle de Robert
C. Smith.
Mais il est ici donné le point de vue de
Stephen Ananian, du 505 FS, pour lui ce P-51 est celui du
Lt. Joseph Sawicki.
Joseph Sawicki était au sein du 505 FS comme
Lt. Richard B. Olander et le Lt. Andrew Sirochman. Le Lt
Robert Smith du 503 FS ne pouvait pas se retrouver
impliqué dans un duel au sein d'un autre
squadron.
Cela contredit les deux rapports de mission, celui
du Captain Enoch B. Stephenson et du Lt James R. Hanson. De
même que les témoignages sur Joseph Sawicki,
l'avion touché par un véhicule de flak.
4 mars 2006, Stephen Ananian
du 505 FS, admet que le P-51 touché par le Fw 190,
est celui du Lt Robert Smith.
Explication : le 505 FS ne
possèdait pas le MACR 5619. Bill Jaaskelainen m'ayant
demandé une copie. Stephen Ananian a
réalisé qu'il y avait une méprise dans
le témoignage de Roy Starnes.
Traduction du rapport du chef de patrouille
à son retour en Angleterre :(5)
Le Captain Enoch B. Stephenson, "je volais comme
chef de patrouille du "vol bleu" dans une mission
dattaque de chasseurs bombardiers sur un convoi de
camions au nord de Fougères(Est de Rennes et non pas
Nord de Fougères). Mon équipier était
le Lieutenant Robert C. Smith
qui pilotait le P-51 numéro de série
42-103299.
Après avoir fait une attaque à basse
altitude, je fis ma ressource, suivi par le Lieutenant
Smith. Je fis un autre mitraillage sur lobjectif sans
revoir le Lt Smith après ça. Il ny avait
pas de flak. Nous avions été attaqués
par plusieurs Fw-190".(5)
1st Lt. Robert C. Smith
Voici les deux seules photos connues de
Robert. Merci à sa veuve, Mme Rosemary Smith
Franck, et
Bernard
Garidou.
Le 1st Lt. Robert Smith est né le 5
octobre 1921 à Davison, Michigan.
Témoignages à l'occasion de la
cérémonie du 40ème
anniversaire de la mort du Lt Smith :
"Deux jours après le débarquement de
Normandie, témoignent Mme Rosalie Collin, aujourd'hui
âgée de 81 ans, et sa fille Rosalie Lemeslif,
qui n'avait que 6 ans, des chasseurs américains et
allemands arrivaient l'âpres midi de ce 8 juin 44
au-dessus de Montautour. Ils se livraient à une
bataille acharnée, tantôt dans un combat en
rase-mottes, puis ils remontaient dans un vombrissement du
tonnerre, répandant la terreur sur la campagne de
Montautour, si paisible.
Puis ce fut le crépitement des mitrailleuses,
jetant des balles incendiaires. Le gens du pays
affolés, se plaquaient à terre, dans
l'espérance de ne pas être touché.
Il semblait que les avions volaient partout. Soudain
poursuit Mme Collin, au-dessus du village de la
Réhorie, ce fut la stupeur. Des flammes
s'élevaient du sol, et puis, sous l'effet de la
chaleur, les projectiles détonnaient, ce qui ajoutait
à l'émoi. Pas de doute, un avion était
tombé et le malheureux pilote, un Canadien
nommé Robert Smith, (erreur dans la
nationalité) environ une vingtaine d'années,
venait de sacrifier sa vie.
Son corps calciné devait être
découvert quelques heures plus tard dans les ruines
fumantes. La carlingue et le moteur de l'avion
étaient pulvérisés sur une distance de
cinquante mètres aux environs. Tout laisse à
croire, poursuit Mme Collin, que le pilote, conscient du
danger que présentait la chute de son appareil sur le
village, a tout fait pour l'épargner. D'après
les restes calcinés du tronc, ce pilote canadien
semblait avoir une carrure imposante. II fut alors
déposé dans un lieu officiel de la commune.
Les curieux affluaient d'un point à l'autre pour
juger de l'étendue des dégâts. Le maire
de l'époque, M. Joseph Brault, et les gendarmes de
Saint-Christophe-des-Bois se rendaient également sur
les lieux ".
" Le même jour, reprend M. Pierre Lemeslif, le
gendre de Mme Collin, au village des Regretis, tout
près de la Chapelle-Sainte-Appauline, sur la commune
de Saint-M'Hervé, un avion allemand capotait et
brûlait".
"Quelques années plus tard, l'abbé
Favraie, qui avait été associé de
près à la résistance, nous confie le
prieur de Montautour, fit ériger une croix en granit
à un endroit où l'aviateur canadien Robert
Smith avait généreusement fait le sacrifice de
sa vie. Une collecte avait d'ailleurs eu lieu, à
laquelle participaient les paroissiens. Un terrain
était également gracieusement offert par la
famille Dubois-Levêque, afin d'élever cette
croix au-dessus d'une stèle aujourd'hui
condamnée à la ruine".
" Le moment venu de l'inauguration solennelle,
célébrée par le père Favraie,
chacun se rappelait que ce 8 juin 44, Montautour l'avait
échappé belle", racontent Rosalie et sa
fille.(9)
On doit la série des
clichés de la caméra du Lt Olander, qui va
sans doute l'enclencher juste au moment d'aller secourir le
Mustang. La série d'instantanés montre la fin
du Mustang avec sa traînée de fumée,
l'engagement du Lt Olander sur le Fw, le 190 entame alors un
virage suivi d'un dogfight(2), une course poursuite
s'engage. Parfois la caméra est coupée, le
Mustang rattrape sa proie, on aperçoit sur la photo
(3) en haut à droite, le clocher d'une église,
le duo se dirige alors cap au sud-est, l'église en
question est celle de Saint M'Hervé.
(Il faut avoué que
tout cela est beaucoup plus net avec le film du combat en
cassette vidéo).
Les deux avions passent
au-dessus du cimetière de Saint M'Hervé,
Olander ponctue sa poursuite de quelques rafales, tout cela
se déroule à quelques mètres au-dessus
des arbres, une ou deux rafales de 12/7 vont soulever la
poussière du chemin de terre(photo 4 rond) à
gauche du mur du cimetière.
La poursuite continue , le
pilote allemand emmène son avion dans une chandelle
(photo 6), rectangle vertical, le FW, rectangle horizontale,
le pilote s'éjecte, bail out !.
En bas dans le cercle on voit
un avion au milieu du combat, il s'agit en
réalité du Mustang du Lt Sirochman venu
à la rescousse du Lt Olander, la victoire serra
partagée à 16h35 entre les deux aviateurs du
505 Sq.
Il est toujours difficile
dans un combat tournoyant volant à plus de 500 km/h,
que de kilomètres carrés parcourus ! de situer
des lieux précis, de définir une zone de
combat de relier, de différencier les
différents protagonistes dans ce cas
là.
La cassette vidéo, la
compilation des différentes revendications du 339 FG,
m'a été remise par Bill Jaaskelainen
Junior.
Après un travail de
quelques années sur le terrain, la rencontre avec les
témoins de cette époque, après avoir
découpé... le film par revendications des
pilotes du 339 FG, la reconstitution des
événements du 8 juin tout cela c'est jour
défini après jour. Grâce aussi en partie
avec les témoignages collectés par Roy Starnes
et les quelques témoignages du côté
allemand.
Un
appareil de chasse allemand s'est écrasé au
sol sur le territoire de la commune d'Erbrée au lieu
dit "LOrrière" en Erbrée.
Le Pilote de cet appareil est
sauf.(1)
Touché et en flammes,
aurait effectué une chandelle en larguant sa bombe,
après quoi le pilote a sauté en
parachute.
Il réquisitionna la
voiture de Mr De Legge qui allait aux
"Nètumières", et l'obligea à le
conduire à Vitré.(7)
Tous les pilotes allemands
parachutés ce jour ne sont pas identifiés, les
archives de la JG 11 sont inexistantes sur ce
point.
Film ciné mitrailleuse
du 1st Lt. Bill
Jaaskelainen En parcourant le
récit de Roy Starnes, les témoignages
du côté allemand, la revendication du
Lt Bill Jaaskelainen correspond à la perte
du hauptmann Simsch, craché à St.
M'Hervé.
Saint M'Hervé, 8 juin 1944 : un
avion de chasse allemand s'est écrasé
à 300 mètres au nord du hameau "Les
Rochers" sur le territoire de la commune de saint
M'Hervé, le pilote a été
tué.(2)
La cassette vidéo, la compilation
des différentes revendications du 339 FG,
m'a été remise par Bill Jaaskelainen
Junior.
Après de
nombreux courriers échangés avec Bill
Jaaskelainen, il me donne le résultat de ses
recherches, le film de son père qui
était sans cesse passé sur la
caméra familiale, sa jeunesse bercée
par les récits de son
père.
Mon père tire
sur le Fw-190 qui essaye de descendre Jim Starnes.
A ce jour, le Colonel Starnes (Retraité)
croit que mon père lui avait sauvé la
vie, et me démontre une chaleureuse
amitié chaque année aux
réunions du 339th.
Quand
jétais enfant, mon père nous
montrait ce film régulièrement avec
un projecteur de cinéma traditionnel,
arrêtant le film pour nous montrer les
résultats de son tir. Cette portion du film
est maintenant très sombre, presque noire
à cause du surchauffage du film. Il est
apparent que ses obus avait touché le Fw-190
sur lequel il tirait, même si il
nutilisait que très peu de balles
traçantes. Après avoir reçu
quelques coups, il est apparent que
lhélice du Fw-190 avait bien ralentit
peut être que le moteur avait
été touché, ou bien le pilote
Allemand avait changé le pas de
lhélice cest difficile a
dire.
Don Larson avait
tiré sur un Fw-190 qui avait subitement
passé devant lui. Si vous avez lu les
rapports de cette bataille aérienne, vous
savez déjà que la radio de Larson ne
marchait pas, et que son but principal était
lattaque du convois sur la route. Le paysage
qui est visible à larrière plan
sur le film de Larson et celui de mon père
sont presque similaires. Je me suis toujours
demandé si un objet brillant qui est
passé devant le pare-brise de mon
père était peut être une des
balles traçante des canons de Larson!
Le Major Larson avait d'une manière ou d'une autre
découvert les diverses façons du dogfights et en avait
tenu compte dans son attaque du convoi. Nous rassemblons sur lui en
altitude et mitraillions les véhicules allemands, que nous
avions tiré sur la route en divers points aussitôt notre
attaque commencée. Je faisais seulement semblant en refaisant
la passe, à cause de mes munitions. Les deux bombes de
100 livres du Major Larson, il était le seul P-51 encore
avec ses bombes, mais nous tournions en rond et mitraillions
beaucoup les camions et les transports de personnel.
Selon de nombreux témoins de l'époque, comme nous avons pas d'archives réelles, hormis les pertes allemandes nombreuses en ce jour pour le département inhumés à Rennes, l'attaque sur le convoi allemand a laissé au moins une douzaine de morts et blessés, beaucoup de soldats inhumés comme anonymes.
L'histoire a retenu avec certitude le nom d'un soldat mort ce jour du 8 juin, celui Karl Weis, radio mort à Princé.
Photos du film ciné mitrailleuse du Major D
Larson
Récits de l'enquête, d'après les
témoignages récoltés sur place, vers
15 heures 15 (16h15), repérage par les avions du 339th Figther
Group, d'un convoi motorisé, qui remonte depuis le matin vers
le front de Normandie, sur la route de Dompierre du Chemin, depuis
Princé, attaqué dans les virages du "Saut Roland" et
sur tout le parcours de cette route. Mitraillage et bombardement,
d'une partie du convoi, un car est brûlé et quelques
véhicules dans le virage au-dessous de "St-Blaise",
transportant plusieurs soldats allemands ils sont tués, morts
brûlés dans leur véhicule.
Au lieu dit "Bouillonne" un servant sur un véhicule dune pièce de "Flak" est tué, (littéralement coupé en deux !), certains des blessés étaient transportés dans les maisons voisines réquisitionnants des lits pour soigner.
Rencontre avec deux, sinon trois Squadrons de P-51 Mustang des 503th, 504th et 505th Fighter Squadrons du 339th Fighter Group. 31 appareils.
Sur le triangle Rennes - Vitré - Fougères, va déboucher sur un violent combat aérien qui va solder par la chute d'une demi-douzaine d'appareils, au nombre desquels une majorité de Focke Wulf.
Intervention de la chasse Allemande contre les appareils Américain. Au moins 12 à 13 Focke Wulf 190 du I./JG 11, en provenance du terrain daviation de Rennes-St-Jacques, menés par le Gruppenkommandeur, le hauptmannn Simsch, Siegfried. Le combat qui à semblé durer environ entre 5 et 10 minutes.
Cela va se solder par la perte de deux appareils américains, identifié comme étant les P-51 des Lieutenants Robert Smith et Sawicki, Joseph, et de 7 Fw-190 Allemands.
Bahlke et moi même n'avions pas d'autre solution, dans cette situation difficile, que de virer brutalement pour venir nous interposer. Impliqués dans le combat tournoyant qui s'ensuivit, nous n'avons pu voir la suite.
Le Kommandeur et son Katschmarek ayant été descendus par les pilotes américains.(3)
1° - Hptm Simsch, St. M'Hervé "Les Régretis".
2° - Uffz FOLGER , St. M'Hervé "La Fontennelle".
3° - Uffz SCHÜLER, Princé "Les Ecruaux".
4° - Un quatrième poursuivi en direction d'Erbrée, il est abattu à "LOrrière" , commune d'Erbrée, le pilote sautant en parachute.
5° - Un cinquième, crashé à "La Morlière" en Châtillon en Vendelais, le pilote sautant en parachute.
6° - Un sixième également est abattu et le parachuté est indemne, au lieu dit "La Peinière" sur la commune de Saint-Didier, il rejoint Châtaubourg.
7° - Un septième Fw-190 abattu à Louvigné du Désert au lieu-dit "La Justais" , revendiqué par le Lt Ammon.
CARTE DU COMBAT LOCALISATION DES 7 CRASHS
1st Lt. Peter J. McMahon Jr. Tué le 11 juillet 1944
L'attaque sur ce Fw 190 est très rapide par le 1st Lt. Peter McMahon. Le film présente comme pour plusieurs des pilotes de ce jour, une compilation de divers attaques, le convoi routier, les lignes de chemin de fer.
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L'appareil percute le sol en explosant au lieu-dit "La Morlière", à quelques mètres d'un ouvrier agricole JC, qui fut littéralement entouré de flammes. Le pilote allemand fut sauvé par son parachute qui resta accroché dans un arbre.(8) Ce pilote était à son 3ème parachutage selon ses dires, il est allé demander assistance à la première ferme, M. 15 ans, il se souvient : le pilote était jeune, entre 22 et 25 ans, signe particulier qui ma frappé, il était vêtu d'une chemise bleu. Il m'a sorti une carte et demandé comment rejoindre Rennes, il parlait uniquement allemand, il dit par signe qu'il était déjà tombé trois fois en combat. |
ATTENTION : Rien
ne permet de dire que la revendication du Lt. William Jones
correspond à la revendication lié à
Günther Schüler pour Princé.
Il s'agit d'une simple déduction, explication :
le nom du Lt. W Jones n'apparaît pas dans le
récit du combat de Roy Starnes, il ne semble pas
impliqué dans le combat éclair du flight
rouge, mais étant du 505 FS il est bien sous les
ordres du Major Larson.
L'heure de revendication permets simplement de dire
que W Jones était dans l'environnement proche de
l'attaque.
L'Uffz Schüler était de la 3./.Staffel,
celle ci ne semble pas là aussi être en rapport
avec la confrontation initiale.
Pour conclure : toutes les autres revendications,
celles de Roy Starnes, William Jaaskelainenn, Peter McMahon,
Andrew Sirochman et Richard Olander, sont clairement
établies avec le récit du combat et les films
à l'appui.
Un avion de chasse allemand s'est écrasé
au lieu dit "Les Ecruaux" sur le territoire de la commune de
Princé. Le pilote allemand a trouvé la mort
dans la chute de son appareil.(2)
L'avion a percuté le sol et s'est enfoncé sur
environ 3 mètres de profondeur. Une entreprise de
récupération de restauration d'avions anciens,
à procédé à l'extraction de
l'épave, et du corps, en 1994.
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Pour cette avant dernière revendication, celle de Richard Whitelaw liée au combat aérien du 8 juin, celle ci semblait être reliée à la perte du sergent Heinz Kokisch. Selon le Lt Engau dans les environs de Rennes. ATTENTION : Pour ce pilote aussi rien ne permet de dire que la revendication de Richard Whitelaw lui soit attribué pour le Fw-190 de Saint Didier, pas de film pour la confirmation des lieux, seulement une déduction avec l'heure de sa revendication. Le lieu du crash étant suffisamment éloigné de la zone de combat, ce qui normalement doit correspondre avec l'heure attribuée. Après une enquête de plusieurs mois sur le terrain pour retrouver le crash du Fw-190 de Heinz Kokisch, voir résultat. La solution fut apportée avec les procès verbaux de la gendarmerie sur les pertes de ce jour.(1) Saint Didier le 8 juin 1944 : deux appareils allemands se sont écrasés au sol ce jour sur le territoire de la commune de Saint Didier. Le premier appareil s'est écrasé au lieu dit "La Peinière" le second au lieu dit "La Barre".(2) Après mon enquête menée sur place comme d'habitude, j'ai rencontré pas mal de témoins me racontant à tour de rôle le combat aérien de ce 8 juin. Mais à ma grande surprise, à ce jour la seconde perte du PV pour "La Barre" est totalement inconnue des habitants de ce village. Il y a bien eu un avion à ce crasher à la Barre, mais un appareil Polonais en 1939 tombé en panne d'essence, atterrissage forcé dans le talus. Prenons part au combat : à l'issue des différents dogfights entre les adversaires au dessus de Chatillon/Montautour, les différents protagonistes prennent des directions bien différentes. Plein nord, vers Fougères, plein sud Erbrée, vers l'ouest St Didier, pour le Lt. Richard Whitelaw à la poursuite de sa proie, elle fut aussi assez mouvementée, d'après les récits des témoins, l'avion américain était seul au trousse de l'allemand. Les poursuivants arrivent par le sud-est de la commune de St Didier, à moyenne altitude, l' avion allemand allemand se débarrasse de sa bombe, creusant un immense cratère au lieu dit "La Bestinière", direction plein nord, poursuite ponctuée de tirs. Le duo arrive de la direction du village de Marpiré, un témoin me raconte son souvenir : moi Joseph Gandon 15 ans en juin 44, de la ferme de la "Foucaudière" en St Jean sur Vilaine. Mon père était à faire la sieste en ce début d'après midi. Soudain le bruit assourdissant de moteurs d'avions, suivi de tirs de mitrailleuses arrivant dans ma direction, je me précipite rapidement m'abriter sous un grand prunier, abri dérisoire quand j'y pense, car des balles sont venues frapper le mur de notre maison à quelques mètres de moi. L'avion de tête traîne soudain de la fumée, il monte rapidement en hauteur et j'aperçois un parachute. Ce dernier va tomber du côté de la ferme du "Chêne Harel" je me souviens. Quand à l'avion je ne me souviens pas où il est tombé. (Saint Didier) Les tirs on fait une victime... une jeune canne qui s'abreuvais dans la cour, un éclat d'une balle qui frappa le mur et alla sectionner la patte de la volaille. Il arrive malheureusement que lors de combat aérien, des civils furent les victimes des tirs aériens, ce fut le cas pour un ouvrier agricole ce 8 juin dans la région de Chatillon en Vendelais, blessé mortellement. Ce monsieur me dit que Mme Gandon, son mari étant le cousin de Joseph, le parachutiste allemand est tombé à coté de leur ferme au "Chêne Harel". Rencontre avec Mme Gandon, né Lion 18 ans à l'époque , le jour du combat nous étions avec mon père dans le champ voisin à la fenaison. Depuis quelques minutes un combat se déroulais au-dessus de nos têtes, pas mal de bruit de mitraillade, deux avions se poursuivait. Tout d'un coup nous voyons un parachute dans le ciel, ma mère était restée à la ferme, elle lavais du linge dehors. Elle entends soudain un bruit et aperçois un parachute venir dans sa direction, surprise et frayeur sur le coup, l'infortuné parachutiste tombe dans un chêne, son parachute est accroché recouvrant la tête de l'arbre. L'homme se balance au bout de ses suspentes, resté prisonnier dans les branches. Arrive M. Pasquet alors Maire de St Didier, il était à coté chez sa fille, mon père et M. Pasquet vont chercher une grande échelle pour décrocher l'aviateur, d'abord est il américain ou allemand ? Le prisonnier dans son chêne était parait il pas très rassuré de voir arrivé ses sauveteurs, une échelle certes, mais des hommes avec outils, une hache sans doute ou couteau. C'est un allemand ! une fois l'homme décroché, mon père décide d'arroser l'événement, ami ou ennemi une bonne bôlé de cidre au pied du fût en guise de réconfort, l'allemand ne se fait pas prier. Seul souvenir le concernant, il parlait un peu le français, c'était un petit gros ! ! |
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2/Lt. James Roy Starnes |
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2/Lt. Robert H. Ammon |
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1/Lt. William Jaaskelainen |
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1/Lt. William A. Jones |
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2/Lt. James Roy Starnes |
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2/Lt. Peter J. McMahon |
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2/Lt. Peter J. McMahon |
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1/Lt. Andrew Sirochman |
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1/Lt. Richard B. Olander |
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1/Lt. Richard S. Whitelaw |
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2/Lt. Robert H. Ammon |
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1/Lt. Lt Melville R. Ball |
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2/Lt. Robert Smith |
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2ème Lt. Joseph, Sawicki |
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EN GUISE DE CONCLUSION : que dire des résultats après des mois de recherche sur le terrain, l'analyse des films, des revendications, de l'étonnante biographie de Roy Starnes. Mais personnellement il reste un travail innachevé, un coté frustant, le manque d'archives et de témoignages du coté allemand. Les recherches se poursuivent, essayer de mettre des noms sur les quatre aviateurs allemands parachutés dans ce combat. Si mon intuition est bonne, voir le récit de JB Frappé, l'attaque, la rencontre mennée entre les deux squadrons ceux des Fw-190 de la JG 11 avec son commandant le Gruppenkommandeur, le Hauptmannn Simsch et les Mustangs du Squadron 505 avec son commandant d'escadrille du vol rouge le Major Don Larson. Le duel a débuté entre les deux commandants, attaque à l'est de la route de Princé, D Larson est prit au dépourvu, se sont en réalité leurs ailiers qui rentrent en lice. Roy Starnes tente d'intercepter Simsch en attaque sur son commandant, mais Alfred Folger son ailier se lance à la poursuite de Roy il s'engage alors un duel à l'issue fatal pour le Focke Wulf. En quelques secondes le Hptm Simsch se lance à la poursuite du P-51 du Lt Starnes, en toute évidence il n'a pas vu le danger arriver dans son dos, sa radio est-elle en panne, comble de malchance alors pour les commandants ! D'après le film de la caméra du Lt William Jaaskelainen, le duel est très rapide et le kommandeur du I./Groupe de la Jagdgeschwader 11, le hauptmannn Simsch va au tapis. Le groupe perd alors un as au 54 victoires, un Experten. Victoires acquises en grande partie sur le front Est. Récipiendaire de la Ritterkreuse. Le Hptm. Simsch et l'Uffz Folger vont être inhumés le 10 juin au cimetière de l'Est à Rennes, puis transférés respectivement tombe n°214 & 215 au nouveau cimetière des Hautes Ourmes, celui appelé ("Le bois des Allemands", utilisé surtout comme cimetière où étaient enterrés les soldats jugés indignes de leur armée, les condamnés. Mais il fut aussi utilisé comme cimetière annexe à celui du cimetière de l'Est à Rennes à partir de juin 44. Après les bombardements Alliés et le boulersement du dit cimetière de l'Est. A ce jour Le Hptm. Simsch est au grade de Major, sans doute attribué à titre postume après le 10 juin 1944. Merci à notre ami
Theo
Nau pour
la photo et la biographie sur Siegfried
Simsch. Le Hauptmann Siegfried Simsch est né
le 6 mars 1913 à Posen (Pologne).
Avant la guerre il a appartenu au JG 134, il
a commencé les premiers mois de guerre dans
un régiment de formation d'aviateur. A
l'automne 1940 il est venu au 5./JG 52. Il obtiens
sa première victoire aérienne le 14
février 1941.
Le 7 septembre 1941 le 5./JG 52 est
envoyé dans la région de Ljuban en
Russie, il en devient le Staffelkapitän. De ce
jour et jusqu'à la fin de l'année
1941 il revendique 20 victoires aériennes
sur le Front Est.
Le 29 mai 1942 il est blessé dans un
combat aérien après avoir
évacué son avion en parachute.
Après 45 victoires aériennes avec
plus de 300 heures de vols en territoire ennemi, et
de nombreuses attaques au sol, il est
distingué de la Ritterkreuz le 30 octobre
1942, après avoir obtenu sa
51ème et 52ème
victoire aérienne.
Le 4 novembre 1942, touché lors d'un
combat aérien, il réalise un
atterrissage forcé avec son Bf 109G-2, WNr.
13711 "1 noir", il est blessé gravement
à la colonne vertébrale. À
cause de cette blessure il reçoit une
interdiction vol pour un certain temps. A l'automne
1943, il est nommé Staffelkapitän de la
10./JG 11 à Aalborg-West (Danemark) et
Lister(Norvège). Le 1 juin1944 il est
chargé du I./JG 11 en tant que
Kommandeur.
Le 8 juin 1944 Siegfried Simsch tombe en
combat près de Vitré à l'Est
de Rennes. Après environ 400 heures de vols
avec 54 victoires aériennes, dont une
à l'ouest.
Qui est donc le pilote allemand qui est poursuivis par le Lt. Peter McMahon et crashé à la "Morlière", en toute logique ce pilote appartiens au Gruppenstab, la garde raprochée du Kommandeur. Seul le premier groupe est entré dans la bagarre à ce moment là précis, plusieurs hommes peuvent convenir. L'Oblt Pfaff ? L'Oblt Hiebl Staffelkapitän de la 1./JG 11 ?. Idem pour le suivant revendiqué par Andrew Sirochman et Richard Olander. On sait que le l'Oblt Fritz Engau, Staffel Kapitän de la 2./JG 11, et son ailier Bahlke ne sont pas tombés ce jour là. On sait qu'ils assurraient l'arrière garde du groupe, je pense qu'ils sont rentrés plus tardivement dans le combat, les dés étaient déjà jetés pour le premier groupe. Pas de revendication du coté allemand dans ce combat pour ce jour. |
Bibliographie & source des documents