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Saint Méloir des Bois (22) "Champ du bois de Couavra"
"Rerum Cognoscere Causas" "Pour connaître la cause des choses" No. 168 Squadron RAF Fenrik. Jan Gert von Tangen Voir sa biographie |
Le bourg de Saint Méloir des Bois autrefois
DIMANCHE 31 OCTOBRE 1943. Saint Méloir des Bois. "Champ du bois de Couavra"
Crash aérien du Mustang Mk. Ia FD554, piloté par le 2nd Lieutenant (grade de Fenrik dans l'armée de l'air royale Norvégienne) Jan Gert von Tangen. Pilote Norvégien volontaire de Réserve de la Royal Air Force appartenant au n° 168 Squadron de la 2th TAC (Force Aérienne Tactique), escadron que ce jeune pilote avait rejoint le 25 août 1943 venant de la base d'Old Sarum dans le Wiltshire prés de Salisbury. École de formation des pilotes à la reconnaissance tactique du 41 OTU. (Opération Trading Unit. Unité de Formation opérationnelle). Le n°168 Squadron de la RAF avait été formé à Snailwell près de Cambridge Angleterre le 15 juin 1942. En juin 1943, il rejoignit la base de Odiham dans l'Hampshire, où équipé du Mustang Mk. Ia, (Le P-51 Mustang avion de chasse américain conçu par North American Aviation), il devint opérationnel pour des missions de reconnaissances photographiques et d'attaques sur le territoire ennemi. Les pilotes de cette unité venaient des pays du Commonwealth, de pays occupés, que ces jeunes hommes avaient fuit en début de guerre, mais aussi de pays en lutte contre les forces de l'Axe. Bien souvent empreints d'un désir de combattre pour la Liberté, ils s'engageaient pour la durée de la guerre. On retrouve aussi cette jeunesse dans l'expression d'un rêve d'aventure. Bien souvent hélas, la dureté des combats détruisait à jamais leurs illusions et malheureusement pour un grand nombre, leur vie.
En juillet 1943 le Squadron rejoignit la base de Thruxton Hampshire (à environ 100 kms au sud-ouest de Londres) où lui sera fixé par l' État major, une mission générale d'investigation du territoire français dans sa partie nord avec pour objectif principal la photographie de sites stratégiques importants, ponts, bâtiments, aérodromes, infrastructures portuaires, etc... mais aussi de missions de reconnaissances armées dénommées ''Rhubarb'' dont les objectifs seront à l'opportunité du leader du groupe, également des missions ciblées, précises, définies à l'avance par l'état major. On est à 7 mois du déclenchement de l'opération Overlord et les missions vont en s'intensifiant, amenant les pilotes à plusieurs reconnaissances par jour quand la météorologie le permettait. Il fallait porter des coups sévères à un ennemi redoutable et savoir parfaitement comment il était implanté sur le territoire occupé, de manière à le détruire et empêcher ses déplacements. Le Mustang Ia était un chasseur bombardier spécifique fabriqué aux USA par la firme North Américan Aviation (Usines à Los Angeles Californie et à Dallas Texas) et attribué aux britanniques par un système financier de prêt bail. Il sera livré à 618 exemplaires dont 93 Mustang Ia attribués aux 2ème, 63ème, 170ème, 268ème, 516ème et 168ème Squadron (Escadron). Ce chasseur monomoteur spécifique avait la particularité d'être équipé d'un système photographique oblique (1 ou 2 caméras K24 ) fixé juste en arrière de l'appuie tête du pilote et qui selon son déclenchement, rapportait à sa base 5 clichés très précis de cibles stratégiques rencontrées lors du vol ou définis comme objectifs principaux.
De plus, l 'avion était équipé d'une caméra gun (ciné mitrailleuse) couplée aux canons de bord. Le déclenchement des tirs entraînait la mise en marche de cette caméra fixée sur l'extrémité de l'aile gauche. Il était ainsi possible de visionner une attaque au retour de la Mission. Le Mustang Ia à la demande des Britanniques, était équipé de 4 canons de 20 millimètres Hispano Suiza, répartis par 2 dans chaque aile, lui donnant une force de frappe redoutable. De plus, son moteur Allison V 1710-87 de 1250 chevaux, doté de 12 cylindres en V, lui conférait de grandes performances, pouvant le conduire en vitesse de pointe à près de 600 kilomètres heure. Poids de l'appareil à vide 3175 kilos auquel venait s'ajouter le poids du carburant (grands réservoirs), des munitions et parfois l'emport d'une bombe de 250 kilos placée sous l'avion (ce qui n'était pas le cas lors de cette mission du Sous-Lieutenant von Tangen). Le Dimanche 31 octobre 1943, à 15 heures (heure anglaise), le Flying Officer Desmond Alan Cliffton-Mog (Voir sa biographie) décolle de la base de Thruxton à bord de son Mustang Ia. Immatriculé FD488. Il a pour coéquipier le 2nd Lieutenant Jan Gert von Tangen qui lui aussi pilote un Mustang Ia. Immatriculé FD554. Codé N. Tous deux se connaissent bien, ils viennent d'effectuer ensembles plusieurs missions. Missions qui se sont déroulées sans problème, toutes au dessus du territoire britannique. Ils partent cette fois pour une reconnaissance photographique dénommée ''Poplard", consistant, lors des prises de vues, à laisser un des deux aviateurs en surveillance d'une éventuelle attaque de la chasse ennemie, laissant l'autre opérer en sécurité. Aujourd'hui, ils ont reçu l'ordre de photographier les viaducs et les ponts entre Le Vivier sur Mer Ille et Vilaine et Evran dans les Côtes du Nord à cette époque, ces deux villes situées dans le nord de la Bretagne. Cette mission photographique devra rapporter des clichés des ouvrages principaux placés sur les axes routiers et ferroviaires importants de cette région, mais principalement le viaduc de Dinan à la pointe sud de l'estuaire de la Rance. La capacité en prise de vues était de 250 clichés par caméra.
Equipement photographique du Mustang Mark. 1a
En ce début de vol viennent se joindre à eux deux autres Mustang Ia provenant du n° 268 Squadron, basés à Odiham dans l'Hampshire, pilotés par les lieutenants Lambert et Smith. Ces derniers n'ont pas la même mission, ils devront uniquement traverser la Manche ensembles puis ensuite se séparer en deux groupes et se diriger à haute altitude vers la Ville de Roye dans la Somme où ils devront, après être descendu à basse altitude, redoubler de prudence pour ne pas être touchés par la redoutable artillerie anti aérienne, et ainsi photographier les ouvrages sur la ligne ferroviaire Paris Lille. Les 4 Mustang volent groupés. Le lieutenant Cliffton-Mog qui est le leader, à fixé le cap et l'a transmis à ses coéquipiers. Ils sont tous les quatre sous l'autorité hiérarchique de leur supérieur, le Flying Officer Trevor Eyre Drew Mitchell du n° 268 Squadron qui a ordonné leurs missions respectives. Ils se dirigent vers lîle de Portland Bill et son phare érigé à la pointe sud. Portland Bill se trouve au sud de Weymouth. Comté du Dorset en Angleterre.
Flying Officer Desmond Alan Clifton-Mogg
Le vol se déroule dans de bonnes conditions. La météo est favorable. Les 4 aviateurs passent à 5 miles (un peu plus de 7 kilomètres) de la côte ouest de lîle Anglo-Normande de Guernesey. Il leur faut éviter les tirs des défenses contre avions que les Allemands ont installé en nombre sur la bordure maritime. Très vite le littoral nord Breton apparaît à l'horizon. Le groupe se dirige maintenant vers la plage du Verger au nord de Cancale en Ille et Vilaine, tout en prenant de l'altitude pour éviter de possibles tirs ennemis. Comme prévu, le groupe se scinde en deux, les aviateurs communiquant par radio, s'orientent chacun vers leurs objectifs respectifs. Les Lieutenants Cliffton Mog et von Tangen plongent aussitôt sur le Vivier sur Mer où ils repèrent le pont dit Pont d'Angoulême enjambant la rivière venant du marais de Dol et se dirigeant vers la mer sur la route littorale. Ils effectuent un cliché et se dirigent ensuite vers Dol de Bretagne où ils ne s'attardent pas, pour continuer sur Dinan ou ils survolent l'imposant viaduc, dont ils font plusieurs clichés.
Le pont d'Angouléme au Vivier sur Mer Le viaduc de Dinan
La mission s'achève, le retour va se faire à l'ouest tout d'abord, puis au nord ensuite. Il y a une heure dix qu'ils ont quitté l'Angleterre, quand soudain c'est le drame. Le lieutenant Cliffton Mog dans son rapport de retour de mission écrit ce qui suit : Tout allais bien. Notre mission était terminée. Nous volions à une altitude moyenne, quand soudain arrivé à 6 miles à l'ouest de Dol (il fait erreur, il faut comprendre Dinan vu le lieu du crash) quand soudain j'ai vu l'avion de mon coéquipier le 2nd Lieutenant von Tangen décrire subitement un virage très serré, plongeant sur sa gauche, perdant rapidement de l'altitude, et venant s'écraser au sol dans une prairie.Tout s'est passé très vite. Il était 16 heures 15. J'ai été très surpris par cette chute soudaine. Nous n'avions pas de chasseur ennemis autour de nous. Il ne m'a adressé aucun message radio. Au sol il n'y avait aucun poste de défense contre avion ni aucun tir à ma connaissance. S'il y en avait eut, je pense que j'aurais aussi été pris pour cible. Je ne comprend pas ce qui s'est passé. Je n'ai rien remarqué. Après avoir survolé la zone du crash, j'ai décidé de rentrer immédiatement en faisant cap aux abords Est du Cap Fréhel, puis je me suis dirigé vers ma base de Truxthon où je me suis posé à 17 heures 20. Le 2nd Lieutenant von Tangen a été déclaré disparu.
Photo prise à Toronto Canada pendant sa formation de pilote
Le 2nd Lieutenant von Tangen trouvera la mort dans cet accident. Il était âgé de 26 ans, né le 6 décembre 1917. C'était sa première mission au dessus du territoire occupé. Il avait participé à plusieurs missions sur l'Angleterre, dont une le 22 octobre 1943 consistant en un vol test, en compagnie du lieutenant Cliffton Mog dont le but était une étude de consommation de carburant du Mustang. Vol qui fut réalisé sur une distance de 1000 kilomètres. Trois jours plus tard, le 25 octobre, il parti en mission au crépuscule pour une reconnaissance photographique d'une heure sur l'Angleterre. Il était ce jour la en compagnie des Lieutenant Cormack et Hussey. Témoignage de Madame Odette Buard. Il
me semble que cela se passait le jour de la
toussaint 1943 en cour daprès midi.
Nous étions à une
cérémonie religieuse dans
l'église de Saint Méloir, quand tout
à coup nous avons entendu un grand bruit,
puis ensuite plus rien. C'était la guerre.
On s'est tous demandé ce qui se passait. A
la sortie de l'office la nouvelle s'est
propagée, une personne a dit qu'un avion
était tombé prés de la Ville
Rue. Nous habitions ce village. Nous sommes
rentrés rapidement chez nous. En
réalité l'avion s'était
écrasé dans les bois de "Couavra" pas
très loin de chez nous. Les allemands
étaient déjà dans le secteur.
Ma mère avait décidé que nous
irions rechercher nos vaches par des petits chemins
pour être plus en sécurité.
On appris le lendemain que les allemands en
arrivant sur le lieu de la chute de cet avion avait
raflé tous les jeunes gens qui
s'étaient rendus sur place. Il y avait aussi
un adulte dans le groupe. Il furent emmenés
à Dinan, gardés plusieurs heures puis
relâchés le lendemain. Il fut ensuite
impossible de se rendre sur les lieux car les
sentinelles allemandes gardaient l'endroit. Trois
jours après, tard dans la soirée,
Joseph Hervé fut réquisitionné
par les allemands pour aller
récupérer avec son cheval et sa
charrette, le corps du malheureux pilote
resté sur place. Il était dit que
s'était un anglais. Je me rappelle aussi que
le cultivateur s'était muni de sa lampe
torche. Il faisait nuit quand la charrette arriva
chez nous à la ville rue. Les hommes firent
rentrer le cercueil dans notre maison et le
déposèrent sur un de nos banc. Nous
n'avions pas vu le corps du pilote car un linge le
recouvrait. Un deuxième cercueil avait
été prévu mais ne servit pas.
Le couvercle fut vissé. Les allemands
assistaient à la scène. A la fin
quelqu'un d'entre eux suggéra de boire
quelque chose avant de repartir. Ma mère
leur servit un petit verre de gnôle. Le
cercueil fut sorti et déposé dans une
voiture allemande. Nous n'avions pas su ou
l'occupant l'avait inhumé. Dans les jours
qui suivirent, les allemands enlevèrent les
restes de l'avion. A l'emplacement où il
était tombé, il y avait un grand trou
qui fut rebouché par la suite. L'origine du crash à Saint Méloir des Bois, situé dans les Côtes du Nord à cette époque, ne fut jamais élucidée. Les deux aviateurs avaient bénéficié d'une permission de 7 jours, du 2 au 9 octobre 1943. Dans le cadre de l'opération Weserübung qui avait pour objectif l'invasion du Danemark et de la Norvège, les Allemands voulaient contrôler le transport maritime de l'acier Suédois dont ils avaient tant besoin. Le déploiement de l'armée Allemande sur le territoire Norvégien débuta le 9 avril 1940. Le 10 juin, la Norvège était occupée, le pays avait capitulé, le roi et sa famille étaient partis en exil. Au vu de cette dramatique situation, et refusant cette occupation, une partie de la population envisageât aussitôt de quitter le pays ou organiser la résistance. Certains avaient déjà rejoint le Royaume Uni les mois précédents au vu de la tournure que prenaient les événements en Europe. Ils décidèrent de rejoindre les ports de la côte Est de l'Angleterre par voie maritime, seul but possible et seul territoire proche qui restait libre malgré les assauts dHitler qui, heureusement ne réussit jamais cette invasion. Très vite de multiples réseaux d'évasions par mer s'organisèrent au départ de la Norvège. Certains fonctionnaient déjà très bien depuis plusieurs mois. Les traversées étaient très aléatoires car il fallait souvent 2 à 3 jours, avec tous les aléas de la météo dans une mer du Nord souvent agitée. Certains évadés subirent un sort tragique. Repris par la Marine Allemande ,ils étaient ramenés en Norvège. Souvent, malheureusement, ils furent condamnés à mort ou déportés en Allemagne. D'autres disparurent en mer, corps et biens lors du naufrage de leur bateau. Le 30 mars 1941, le bateau de pêche nommé ''Bovag'' (immatriculé. M146G) appartenant à monsieur Vardseth est en préparatifs pour une évasion nocturne. Il est ancré devant le port d'Alesund, ville portuaire Norvégienne située à 230 kilomètres au Nord de Bergen. A la nuit tombante, 12 hommes rejoignirent discrètement le navire à bord d'une petite embarcation. Tous étaient candidats au départ. On y retrouvait Jan Gert von Tangen, qui lui aussi refusait le drame que subissait sa Patrie. Il voulait participer activement à la reconquête de la Liberté pour son pays, c'est pourquoi il faisait partie du groupe et souhaitait s'engager pleinement dans ce combat. Après une traversée sans problème d'une cinquantaine d'heures, le bateau arrivera dans le port de Lerwick aux Îles Shetland le 2 avril 1941.
Le "Bovag", Le peintre de ce tableau est M. Harald BLINHEIM et le propriétaire M. Arne VADSETH - ''Norvegian merchant fleet'' 1939 1945
La chute de cet avion ce dimanche 31 octobre 1943 à Saint Méloir des Bois demeure toujours énigmatique pour les témoins rencontrés. La question posée ''pourquoi les allemands sont ils arrivés si vite ce jour là sur les lieux, l'endroit étant isolé ?. ''Il faut replacer cet événement dans le contexte de cette journée. En effet les allemands étaient nombreux sur la région ce dimanche là. Ils étaient arrivés tôt le matin, une colonne était venue de Dinan en renfort et ratissais le terrain sur plusieurs communes à la recherche des résistants. La raison de cette vaste opération, était la mort d'un soldat vaguemestre de l'armée Vlassov dont le corps fut retrouvé dans un chemin creux près de la route Bourseul-Plancoët le samedi matin 30 octobre 1943. Ce dimanche 31 octobre à Bourseul, l'occupant encercla le bourg et pratiqua plus d'une centaine d'arrestations parmi la population. Un centaine d'otages furent gardés 24 heures dans l'école du bourg puis furent transférés le lundi 1er novembre au matin à Dinan pour être relâchés le lendemain en fin daprès midi. Les deux événements se sont déroulés le même jour sans que l'on puisse conclure que la chute du Mustang du Sous Lieutenant von Tangen soit due à cette présence allemande.
La prise jack du casque de Jan Gert a été retrouvée sur les lieux du crash
Le rapport de mission du Lieutenant Cliffton Mog qui, rappelons le, était son coéquipier, ne mentionne absolument pas d'éventuels tirs dont ils auraient été la cible, ayant lui même visionné le site du crash de son camarade avant de prendre la décision de retourner vers sa base. Un éclairage nouveau nous est apporté par monsieur Robert Buard, son père racontait qu'il avait vu, ce dimanche d'octobre 1943, cet avion qui passait à basse altitude près du village du "Tertro" en Saint Méloir des Bois et qui laissait derrière lui une traînée de fumée ''celui la ne va pas aller bien loin ''avait il pensé". Un autre témoignage nous est rapporté par monsieur Joseph Jouffe indiquant que ce dimanche après midi de 1943 il gardait les vaches dans une prairie du village de "La Lieuraie", et qu à ce moment là il conversait avec sa tante madame Marie Jouffe, quand soudain ils ont vu passer au dessus de leur tête un avion qui volait très bas et se dirigeait vers le bois de "la Ville Rue" et qu' aussitôt ils avaient entendu un grand bruit sourd occasionné par la chute de cet avion. En fin daprès midi, les allemands procédèrent à l'arrestation de 6 jeunes hommes qui s'étaient rendus sur les lieux du crash. Voir témoignages en annexe. Aujourd'hui au vu des recherches effectuées concernant la chute du Mustang du 2nd Lt. von Tangen, nous pouvons formuler lhypothèse fort probable que cet aviateur aurait été mortellement touché lors de son passage prés de l'aérodrome de Dinan-Trélivan.
Le Mustang avant sa chute traversa l'espace aérien entre les villages de la Lieurais et du Tertro
Aérodrome de Dinan Trélivan avant guerre
Terrain d'aviation de Dinan, entre le soldat et en arrière plan, une pièce de FlaK
En effet à partir de juillet 1943, cet aérodrome de seconde catégorie, codifié B 28 XII (commandement à Laval) était occupé par la 1ère et 3ème section du Leich Flak Abteilung 912, totalisant 6 pièces de 20 mm dénommées Flak 30 ou 38. L'effectif était de 63 hommes auquel on pouvait rajouter les 77 soldats de la Fliegerhorstplatzkommando B 28/XII, ces derniers équipés de 5 mitrailleuses lourdes. Sans doute prévenus de la présence d'avions alliés sur Dinan les serveurs de ces pièces d'artillerie se seraient mis rapidement en alerte à leur poste de tir. L'avion laissait une traînée derrière lui. Ce n'était pas de la fumée mais le réservoir de glycol (liquide de refroidissement ) percé par les obus (voir témoignages sur ce Mustang P-51 touché près de Morlaix 29 le 9 aout 1944), s'était mis à fuir, et avec la vitesse laissait cette trace derrière lui. Le réservoir de glycol de grande contenance était placé sous et en arrière du cockpit ,ventilé par une bouche d'aération bien visible en dessous du Mustang .. S'il y avait eu un incendie dans le moteur, lors du crash, l'ensemble aurait pris feu vu le volume d'essence restant dans les réservoirs. Ce ne fut pas le cas. Le 2nd Lt. von Tangen n'émis aucun message. Dans ce même cas, lorsqu'ils étaient touchés, les aviateurs prévenaient leurs coéquipiers et prenaient immédiatement de l'altitude pour ainsi pouvoir s'éjecter de leur cockpit et sauter en parachute. Malheureusement ce ne fut pas le cas pour laviateur Norvégien. L'avion en perdition parcouru ainsi une dizaine de kilomètres. Le leader ne se rendit pas compte de cette brève attaque car il volait plus au nord à environ 1 kilomètre 800 de son coéquipier. Le 2nd lieutenant von Tangen fût enterré par l'occupant le 3 novembre 1943 dans le carré Anglais du Cimetière de Dinard. Ces derniers signalèrent sa mort et son lieu d'inhumation au Comité international de la Croix Rouge. Début septembre 1946 une délégation de la Force Aérienne Royale Norvégienne accompagnée de la mère du pilote se rendit à Dinard pour l'exhumation et le transfert vers le cimetière de Vestre Gravelund à Oslo Norvège.
Cimetière Vestre gravlund à Oslo
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Remerciements à monsieur John Corbett Milward pour l'envoi de photos et éléments biographiques familiaux. Remerciements à madame Odette Buard, monsieur Pierre Fleury, monsieur Albert Olivier, madame Marie Le Ménager, monsieur Joseph Jouffe, monsieur Robert Buard. Remerciements à madame Hanne André Danielsen attaché de défense Ambassade de Norvège à Paris, à Yves Jouan Membre ABSA 39-45 pour la réalisation du plan des dernières minutes de vol. A madame Véronique Le Sergent Veyrié pour son travail de traduction. Monsieur David Tye recherche et détection. Monsieur Colas pour l'autorisation de prospecter le lieu du crash. Monsieur Michel Monfort retouche photographique. Monsieur Vierron. Madame Claudine Pigot pour son aimable autorisation à publier le croquis réalisé en 1942 par sa tante Madame Yvonne Jean-Haffen sur la Kommandantur de Dinan située au 29 rue de Brest. Merci à madame Florence René, Service des musées de la ville de Dinan. Jean Marie Guillou (Profil Mustang Ia).
Au site : Norvégian merchant fleet 39 45 madame Siri Lawson. A Yannig Kerhousse pour avoir communiqué les renseignements sur l'unité allemande occupant l'aérodrome de Trélivan à partir de Juillet 1943. A monsieur Denis Laffont auteur du livre ''L'été des moissons rouges'' autorisant la publication d'une photo de l'aérodrome de Trélivan. A mesdames Sarah Dixon et Linda Jackson pour la traduction des lettres adressées par la famille.
Un grand merci à toutes les personnes rencontrées pour la réalisation de cette biographie rédigée en Mémoire du Lieutenant von TANGEN
Colliers inox retrouvés
Circuit de refroidissement sur un Mustang P-51 ou Mustang Ia
Quelques pièces du Mustang Ia