Plémet "Trémeleuc" B-17F-65-DL - #42-3459 "Jolly Roger" Codé BK-F 384th BG / 546th BS
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Mike Begab, Earnest Boyce, Larry Johnston, Phil Higdon
Jesse Cronin, Joe Jacobsen, James Jet, Frankie Klonowske, Ken Cunningham, Richard J. Boenm
Terrain de Grafton Underwood
La Base aérienne de Grafton Underwood dans le Northamptonshire. Le 384th Bomb Group (Heavy) est arrivé sur cette base en Angleterre au cours du mois de juin 1943. Il venait de la base de Sioux City dans lIowa États Unis. Il regroupait les 544, 545, 546, et 547 squadrons, volants sur Boeing B-17. Ces B-17 feront parti des deux types de construction suivants F et G et porterons sur leur empennage la lettre P peinte à lintérieur dun triangle de couleur blanc. Cet aérodrome de Grafton Underwood portera toute la durée de la guerre le numéro de code 106 donné par le commandement de la 8th USAAF. Le groupe quittera cette base au cours du mois de mai 1945. Ce fût le premier aérodrome Anglais à accueillir lAir Force Américaine dès le début de 1941. Sur cette base importante séjournerons en permanence 3000 personnes. La piste avant larrivée des bombardiers lourds passera de 1600 mètres à 2000 mètres et sera réalisée en dur contrairement à ce qui existait auparavant. La base comptera au total 50 emplacements de stationnement pour les avions. Le terrain 106 fait parti de lorganisation générale du bombardement stratégique Américain. En ce jeudi 23 septembre 1943, deux missions seront mises en uvre et auront pour cible commune le port de Nantes en Loire Inférieure (Loire Atlantique) où sont a quais de nombreux navires de la Kriegsmarine (Marine de Guerre Allemande) qui trouvent refuge dans ce port. Le premier groupe de 19 B-17 décolle vers 5 heures 45 de la base 106 et se dirige vers Nantes. Ils vont rejoindre dautres bombardiers au dessus de la Manche. Il est à noter quà cette mission participe lacteur américain Clark Gable qui termine une série de 13 tournages de films de propagande à bord des bombardiers B-17. Ces films seront destinés à recruter de nouveaux aviateurs car les besoins en hommes, vu lévolution de la guerre, se font croissants.
"Le combat en Amérique" avec Clark Gable. Il a volé 5 missions de combat et sa dernière mission était pour celle de Nantes le matin.
Le port de Nantes, comprend plusieurs quais parmi lesquels, le quai de la Fosse ; le quai Ernest Renaud et le quai dAiguillon. On y retrouve une flotte de logistique allemande importante. Le bombardement précédent du 16 septembre 1943 na touché que peu de bateaux et il est nécessaire de bombarder à nouveau cette flotte. Par contre de nombreuses victimes (63 victimes en matinée et 197 en après-midi), sont à dénombrer, car les bombes ont touché la ville. De nombreux immeubles sont détruits. La cible principale ce matin est le pétrolier "Kertosono" de 9300 tonnes ravitailleur des sous-marins en mission dans lAtlantique. A ce pétrolier sajoute dautres navires du même type mais légèrement plus petits, le "Jenny", le "Ermland", le "Wangerland", le navire hôpital "Lindau", et le "Monsun".
Le résultat de cette première mission matinale nétant pas concluant à 15 heures 45, 61 bombardiers décollent de plusieurs bases en Angleterre. Lobjectif reste le même, toucher sérieusement ces navires ennemis voir les couler. Toutes ces missions sont escortées par des chasseurs P-47 Thunderbolt mais leur autonomie restreinte les empêche daccompagner les B-17 sur toute leur mission, les rendants ainsi vulnérables sur une grande partie de leur parcourt, sans compter la menace des nombreuses batteries anti aériennes de la FlaK si redoutables et si performantes. Ce 23 septembre au soir, 109 chasseurs Américains P-47 participerons à cette mission descorte. Ils viennent du 56th Fighter Group basé à la RAF Horsham St Faith dans le Norfolk, commandé par le Colonel Hubert A. "Hub" Zemke, puis du 4th Fighter Group basé à la RAF Debden dans lEssex, commandé par le Colonel Chesley G Peterson, puis du 353th Fighter Group basé à Halesworth Metfield dans le Suffolk, commandé par le Colonel Glenn E Duncan.
Dommages occasionnés lors des trois attaques du port de Nantes : Cette photo montre des bateaux avec de la fumée une heure après l'attaque du matin du 23 septembre, en A (1), le quai flottant est coulé, il a été frappé sur les deux jours. Autres dommages du 16 septembre (2), le pétrolier qui a chaviré en (3) et le destroyer coulé en (4).
La "Forteresse Volante" B-17 "Jolly Roger" est positionnée en arrière gauche de sa formation comprenant 6 appareils explique le Sergent Léonard Kelly dans son rapport faisant suite à son évasion. Cette position comme prouvé maintes fois nest pas la plus facile ni la plus sûre car exposée aux attaques des chasseurs ennemis. Cest ce qui se passe au retour de cette mission de bombardement sur le port de Nantes lorsque la formation traverse la région entre Pontivy et Loudéac. Un groupe de chasseurs ennemis Focke-Wulf 190 du III. Gruppe du Jagdgeschwader 2, stationné sur le terrain de Vannes Meucon, situé dans le Morbihan, ce groupe est commandé par le Gruppenkommandeure, le Hptm. Bruno Stolle. Les Staffen entre en action pour la seconde fois dans cette journée. Deux chasseurs ennemis se lancent dans l'attaque. L'attaque est menée par un As de la Luftwaffe, l'Oberleutnant Herbert Huppertz de la 8./Staffel, dans quelques minutes à 18h39 il va signer sa 54ème victoire, le matin même il obtenait sa 53ème victoire pour un B-17, le "Shack Rabbit II" - #42-3318.
Oberleutnant Herbert Huppertz Les obus de 20 millimètres explosent lavant du B-17. La verrière vole en éclats laissant s'engouffrer l'air glacial à cette altitude de 7000 mètres. Le local radio est en feu. Dautres obus ont touché sérieusement les deux moteurs droits, y mettant le feu également. A lintérieur cest laffolement. Le bombardier Lawrence Johnston est touché par de multiples petits éclats dobus qui sont venus se loger sous sa peau (ce dernier sera aidé par ses camarades qui léquiperons de son parachute et léjecterons hors de lavion). Le feu fait toujours rage dans le local radio, prenant de lampleur. Pour les pilotes cette situation devient périlleuse. Très vite la situation empire. Un troisième moteur est en flammes suite à d'autres tirs ennemis. Lordre dévacuation est donné par le Lieutenant Higdon. Les aviateurs se pressent à la porte de sabord arrière droit après avoir pris soin de vérifier respectivement leur parachute dont ils viennent de séquiper. (Il faut noter qu'aucun aviateur américain n'avait effectué de saut en parachute avant la phase dévacuation d'urgence d'un appareil, uniquement un enseignement théorique à l'usage de cet équipement). Le second Lieutenant Meyer Begab signale dans son rapport quil a vu le Lieutenant Louis Ritt dont sétait la première mission évacuer lappareil par la porte découtille avant. Le B-17 se trouve désemparé. Le feu a prit de lampleur et lavion commence à se déstructurer quand le 1st Lieutenant Philippe Higdon séjecte, il est le dernier à quitter le B-17. Cette évacuation a prit moins dune minute (noté dans un rapport). Il était temps car trente secondes plus tard lappareil en feu est soufflé par une explosion (plusieurs témoins qui suivaient de loin la chute de lavion lont vu exploser ) et se répand dans lair en milliers de pièces et va sécraser dans sa partie principale (carlingue et une aile) au village de "Trémeleuc", sur la commune de Plémet.
Lieu du crash, "Trémeleuc", sur la commune de Plémet
Nayant pas encore atteint le sol. Les aviateurs ont vu cette scène terrible. Ce nest pas un jour de chance pour le bombardier, le second lieutenant Johnston appelé Larry par ses amis, en effet blessé au cours de lattaque frontale, il subit les tirs de mitrailleuse dun aviateur allemand lorsquil est encore au bout de son parachute. Action révoltante car sans aucune défense ce dernier est blessé grièvement aux jambes. Dans lavion il a été blessé aussi sérieusement par environ 80 éclats de métal, également à lestomac et aux avants bras. Un éclat lui arracha la moitié du majeur de la main droite sans compter malheureusement deux doigts touchés sérieusement à la main gauche. Son gilet pare-éclats le protégera malgré tout au niveau du torse. Lors de leur descente plusieurs parachutes resterons groupés (le sergent Ardell Bollinger précisera que des turbulences les avaient malmenés lors de leur saut). Ils se poseront sur la commune de Plouguenast, mis à part un que le vent dirigera vers Plessala et qui tombera dans un champ entre le village de "Le Scep" et le village de "Coëtbot", villages limitrophes de Plémet. Cet aviateur repéré par lennemi sera arrêté aussitôt après avoir pris contact avec le sol. Le groupe de quatre atterrira aux environs du "Vieux Bourg" en Plouguenast au lieu dit "La Carrière Catémoin". Les autres tomberont également sur cette commune.
Lieu dit "La carrière Catemoin", c'est en ce lieu que sont tombés les Sergents Bollinger, Kallas et Kelly.
Trois resterons ensembles et seront aidés et cachés par les fermiers proches. Le sergent radio Ardell Bollinger dont sétait la 9ème mission. En touchant le sol, ce dernier se fera une entorse à une cheville ce qui l'handicapera les jours suivants et freinera le groupe dans sa fuite. C'est lui aussi qui expliquera que la descente en parachute dura 18 minutes et quau cours de celle-ci il avait pût voir plusieurs fermes et leurs habitants qui faisaient des signes, le sergent Joseph Kalas mitrailleur de tourelle de boule dont cétait la 5ème mission, le sergent Léonard Kelly, mitrailleur de sabord droit dont sétait la 3ème mission (il aidera le sergent Kallas à sextraire de la tourelle ventrale difficile d'accès). Tous les trois toucherons le sol à peu de distance du Lieutenant Johnston tombé dans une prairie proche et ils lui rendrons visite immédiatement accompagnés par plusieurs personnes de la ferme voisine du village de "Malabry" suivis aussi de plusieurs autres habitants du voisinage qui souhaitaient aussi leur porter assistance. Le lieutenant était inconscient, couché sur le sol, ses amis l'appelaient avec insistance, et très vite il récupéra son état de conscience, il conseilla à ses amis de se cacher, ce quils firent rapidement dans des champs proches, aidés par les fermiers et plusieurs personnes du village voisin. Avant on disposa sur les plaies du Lt. Johnston de multiples bandages, mais tous savaient quil allait être fait prisonnier et dailleurs lui le souhaitait pour être dirigé rapidement vers un hôpital. Il fut malgré tout caché une nuit dans cette campagne environnante, mais vu son état de santé il fut fait prisonnier le lendemain à sa demande, voulant être soigné. Il n'avait guère de solution.
Le Lieutenant Johnston grièvement blessé avait atterri au milieu de ce champ près de "Malabry" en Plouguenast
Les allemands en alerte retrouvèrent rapidement le Lt. Johnston. Ce dernier racontera plus tard quils avaient pris son état au sérieux au vu de ses blessures et quils firent en sorte de le transporter dans la journée du 24 septembre 1943 à lhôpital de Loudéac, où il fût rejoint le jour même par le 2nd lieutenant Begab, prisonnier lui aussi et blessé au cours de son contact avec le sol dans la campagne de Plouguenast. Les allemands acceptèrent quils soient dans la même chambre. Il est vrai quils ne risquaient pas de sévader. Ce fut de courte durée car le Lt. Johnston fut dirigé rapidement vers un grand hôpital parisien où il fut bien soigné dira-t-il après. Notre groupe de trois, bien caché au fond dun champ fût nourri par les fermiers qui les avaient accueillis. Monsieur Rault les visita plusieurs fois et fit en sorte qu'ils restent bien dans cet endroit. Ils restèrent en place trois jours mais le temps commençait à peser car ils avaient lidée de sévader. La météo accéléra les choses car au soir du troisième jour, une pluie battante sabattit sur la région et trempés, ils allèrent voir les fermiers proches pour leur demander dautres vêtements et décidèrent de partir rapidement, ce quils firent le lendemain matin au lever du jour, après avoir passé la nuit dans une grange. Ils furent une semaine en errance dans la région, se méfiant beaucoup et évitant de frapper à nimporte quelle porte. Ils avaient tous trois sur eux un kit de survie. Avec une carte en soie, une petite boussole, et de largent français qui leur servit bien pour se nourrir en achetant à manger, quand on ne le leur offrait pas. La carte de soie ne leur servit pas à grand-chose, car trop générale, cest pourquoi dans une ferme ou ils furent aimablement accueillis, ils demandèrent une carte de la région beaucoup plus précise. La jeune fille de la maison se saisit dun calendrier des PTT (Poste Télégramme Téléphone) et en retira la carte intérieure et leur la remit. Ils se mirent en tête de partir vers lEspagne où des réseaux dévasions existaient. Ils orientèrent leur marche boussole au sud pour se rendre compte quau bout de cinq jours, ils navaient guère avancé et quils allaient devoir chercher de laide auprès de membres de la Résistance. Un après midi après mille précautions ils avaient traversé une route départementale, au sommet dune côte quand soudain ils entendirent des bruits de moteurs. Cachés dans le talus, ils virent pour la première fois lennemi qui passait sur cette route, dans des camions chargés de soldats en armes. Tous leurs déplacements se faisaient dans la campagne, de plus, cachés, en longeant les talus et faisant en sorte de ne rencontrer que le moins de monde possible. Au bout de ces huit jours ils arrivèrent prés du bourg de Gausson (Côtes d'Armor).
Église de Gausson où l'un des sergents pris contact avec l'Abbé Lesaur pour trouver de l'aide lors de leur evasion.
On se rend compte quils avaient tourné en rond. A la tombée de la nuit lun deux réussi à atteindre léglise et avec mille précautions, arrivera à parler au curé présent ce soir là. Ce prêtre était lAbbé Lesort curé de cette paroisse. Il était membre de la résistance. Les Américains ne pouvaient pas mieux trouver. Ce dernier cacha les trois aviateurs, le temps de mettre en place rapidement leur évacuation vers un autre lieu. Deux jours plus tard une voiture conduite par Monsieur Armand Urvoy de Plouguenast.Voir le récit de Mme Loncle. se présenta à quelques lieues du bourg. Une jeune femme, Mademoiselle Michard résistante laccompagnait. Il avait été décidé que ce transfert se ferait très rapidement et que l'un des aviateurs était son mari. Tout se passa très bien, comme prévu, et les sergents Bollinger, Kallas et Kelly furent cachés provisoirement à Loudéac, ville toute proche dans le garage de réparation automobiles des parents de Mademoiselle Michard. Les archives nous apprennent que plusieurs unités de gendarmerie, à la solde du gouvernement de Vichy mirent tout en uvre pour larrestation des américains suite à cet événement. Malgré le nombre très important de gendarmes et de soldats Allemands, ils ne furent ni dénoncés ni découverts. Après ces premières journées dévasion, commence pour nos trois aviateurs un périple difficile qui va les faire traverser la Bretagne dest en ouest en quatre mois, aidés par de valeureux résistants et hébergeurs, au grand risque de tous face à une force doccupation impitoyable. Pendant ce temps dautres aviateurs Américains de cette forteresse volante, arrêtés par les Allemands, sont confrontés à la détention, ne sachant ce quil adviendrait deux dans le futur. Dautres aussi, aidés par des résistants sont en fuite. Le 1st Lieutenant Philipp Higdon (matricule 794662), pilote du B-17 originaire de L'Indiana était tombé en parachute entre "La Croix Glémot" et le village de la "Ville Méen" en Plouguenast. Voir le récit de M. Voyer Eugène.
Monsieur Joseph Voyer indique le champ près de "La Croix Glémot" où s'était posé le Lieutenant Higdon après son saut en parachute.
Il fut accueilli par M. Voyer Joseph (âgé de 15 ans) ainsi que deux amis Eugène Jeffray et Francis David, se dernier quittant le groupe rapidement car il était réfractaire au service du travail obligatoire allemand. Le pilote fut caché rapidement dans des broussailles puis le soir laviateur fut accueilli et mis en lieu sûr dans le village (caché dans une "houle" terme populaire désignant une cabane à ossature bois recouverte de paille où l'on stockait entre autre des betteraves pour lalimentation des bovins). Pour sa seconde nuit au village de la "Ville Méen" il fut accueilli dans un grenier chez M. Le Boudec Joseph, agriculteur. (Ce dernier en 1946 recevra une lettre de remerciements émanant de l'Ambassade des États-Unis d'Amérique à Paris).
Maison de M. Le Boudec en 1943. Le Lieutenant Higdon fut caché à l'étage dans ce qui était une chambre, dans la nuit du 24 au 25 septembre 1943.
En soirée du 25 septembre, M. Joseph Voyer fût chargé de conduire lofficier Américain au lieu dit "Pontgamp" près de la rivière "Le Lié" (en bas du bourg de Plouguenast) et de le confier à M. Lafarge qui était dentiste et membre de la résistance. L'aviateur avait été muni dune fausse carte d'identité. Malgré laide apportée par la résistance par la suite, il sera fait prisonnier le 16 novembre 1943 à la frontière espagnole et rejoindra le Stalag Luft I de Barth Vogelsang en Prusse Orientale. (Camp de prisonnier de guerre pour les aviateurs Alliés sur les bords de la Baltique). Il sera libéré et retournera au contrôle militaire US le 31 mai 1945. Le 2nd Lieutenant Ritt Louis originaire du Michigan sera aussi détenu dans le même Stalag que le Lieutenant Higdon. Il sera libéré de ses obligations militaires le 30 juin 1945. Le 2nd Lieutenant Begad (originaire de lIllinois) hospitalisé à Loudéac (avec le 2nd Lieutenant Johnston) y restera le temps de retrouver lusage de sa cheville traumatisée lors de son arrivée au sol puis rejoindra le Stalag Dulag Luft Grostychow 12. Il sera rapatrié et libéré de ses obligations militaires le 22 septembre 1945. Le 2nd lieutenant Lawrence Johnston (originaire du Michigan) après plusieurs mois en soin à Paris rejoindra le même Stalag (Luft I ) que les lieutenant Ritt et Higdon. Il sera libéré de ses obligations militaires et rapatrié vers les États-Unis dAmérique le 4 juin 1945. Le sergent Jett James originaire du Texas sera détenu au Stalag 17 B Braunau Gneikendorf près de Krems en Autriche (où il retrouvera le sergent Humphrey Edward). Il sera rapatrié et libéré de ses obligations militaires le 12 juin 1945. Le Sergent Humphrey Edward originaire de létat de New York détenu dans le même stalag que le sergent Jett en Autriche sera libéré le 7 juin 1945. Le sergent Cronin Willard sera rapatrié le 12 juin 1945 aux USA. Son lieu de détention nest pas connu.
Photo du plan du stalag Luft 1 de Barth, route d'entrée du stalag Luft de nos jours. Photos Col. Joel Johnston
Après avoir passé plusieurs jours, bien cachés à Loudéac, un plan dévacuation fut établi pour les trois sergents. Il fut convenu quils rejoindraient une filière dévasion par lEspagne via Paris ou Nantes accompagnés de membres de la résistance chargés de ce genre de missions, très risquées certes pour tous mais qui avait déjà fonctionné. Leur première halte eut lieu au village de "Beau Soleil" entre Plémet et Merdrignac. Rapidement ils durent partir car ce lieu était trop proche de la nationale ou chaque jour des centaines dallemands passaient et il ne fallait pas se faire repérer, ils avaient appris par leur hébergeur que la veille une centaine de soldats ennemis avaient fait halte à Merdrignac dans un grand champ. Par des routes de campagne ils rejoignent Rennes toujours accompagnés et avec la plus grande discrétion. Dans leurs rapport dévasion, les aviateurs notèrent ce quils avaient pût voir sur les installations Allemandes au cours de leur périple. Lentorse du sergent Bollinger sétait résorbée. Il marchait mieux. Il note quon lui avait donné des "chaussures en bois" (sabots !) pour remplacer ses bottes en cuir. A Rennes une fois logés dans une mansarde, la consigne stricte leur fût donnée de ne pas quitter les lieux. Les mois précédents un aviateur Américain hébergé dans un autre lieu sétait autorisé une sortie en soirée. Non seulement il fût arrêté par une patrouille allemande mais cela déclencha une vague darrestation dans les Côtes du Nord dans la région où il était tombé. Plusieurs personnes furent déportées. Certaines nen revinrent pas. Les journées étaient de plus en plus longues et nos jeunes Américains simpatientaient. Nous arrivions à la fin doctobre 1943, quand un ordre de départ arriva . Un changement de plan dévasion était intervenu et ils allaient devoir rejoindre, toujours accompagnés, vers la commune de Saint-Servant-sur-Oust où les époux Boulvais Germaine et Louis les accueilleront dans leur maison au village de "Le Hélé". Les époux Boulvais avaient prévu des travaux dans leur maison depuis longtemps et le temps de les réaliser était venu. Il est vrai quils avaient les trois aviateurs Américains depuis quatre semaines cachés chez eux. Comment faire ? lors dune confidence à une amie habitant au bourg, Madame Boulvais se confia à Madame Mathurine Bernard qui après en avoir parlé à Jean son mari proposa de les héberger chez eux. Le 15 décembre 1943 Monsieur Boulvais reçoit un ordre de son commandement. Il va devoir diriger le groupe sur Douarnenez dans le Finistère. Il faudra passer par Plumelec dans le Morbihan où ils rejoindrons deux résistants Louis Simon et Joseph Le Barbier qui ce dernier dans sa camionnette les transportera à la gare de Vannes. Avant le départ Monsieur Boulvais est prévenu quau groupe déjà constitué on lui adjoindra un haut responsable de la résistance qui doit absolument quitter le pays car les Allemands viennent de démanteler son réseau et que lui-même sil est capturé risquera la mort. Il sagissait du chef de réseau Jean Richard, âgé de 21 ans qui dirigeait le groupe Oscar-Buckmaster pour la région de Martigné Ferchaud en Ille et Vilaine. Monsieur Boulvais à ce moment la nétait pas informé de lidentité de ce chef de la Résistance. Après réflexion, Monsieur Boulvais annoncera au groupe quils vont devoir rejoindre Plumelec à pied soit une distance approximative de 15 kilomètres. Tout se passe au mieux. A larrivée, les Américains sont heureux de voir Monsieur Simon parler anglais, cela facilitera bien les choses. Un bon repas est pris au domicile des époux Le Barbier. A la fin du repas Monsieur Le Barbier leur annonce quil a réfléchi et que sest risqué de parcourir cette route de Vannes dans sa voiture, tous ensemble, surtout avec trois dentre eux dont les fausses cartes didentités en ont fait des sourds et muets.
A l'approche de l'arrivée, la fatigue se fait sentir à bord du Breiz Izel. Assis à droite au deuxième rang : Gabriel Cloarec. En médaillon : le jeune Jean Richard
Au total, il semble que 32 hommes soient montés à bord parmi lesquels des résistants français, des chefs de réseaux et des aviateurs US (dont James "Jim" Armstrong, commandant dun B-17 abattu le 6 septembre 1943) et anglais (Annexe 4). Photo de droite de face, l'homme sur la gauche semble être le sergent Kallas et à sa droite Bollinger. Photographies prises par Yves Vourc'h lors de l'arrivée du Breiz Izel en Angleterre. Avec l'aimable autorisation de Anne Ploux Vourc'h et de ses neveux. Copyright "droits réservés".
Photos d'identité, Bollinger, Kallas, Kelly Photos déposées par Pierre Mahé
Cela ne passerais pas lors dun contrôle. Ils seraient tous arrêtés. La décision est prise, ils partiront à pied, la distance à parcourir est de 25 kilomètres. Avant larrivée à Vannes il sera nécessaire de séparer le groupe puis de voir si tout le monde est habillé comme il faut et que rien ne puisse attirer lattention des occupants surtout pour les trois aviateurs. Tout se passe pour le mieux mais hélas à larrivée en gare, le train est déjà parti et de plus le contact prévu nest pas là. Linquiétude est dans tous les esprits. Les Allemands sont omniprésents et les sentinelles font des va et vient sur les quais. Il va falloir agir prudemment et surtout ne pas se faire repérer et bien prendre le train suivant dans des wagons différents. Monsieur Simon qui est à la recherche du contact revient très vite en sa compagnie, ce contact est venu de Douarnenez pour les guider. Le contact informe aussitôt linconnu du groupe (Monsieur Jean Richard) quil devra descendre à Quimper. Une personne lattendra. Il y sera hébergé un mois puis rejoindra Douarnenez ensuite. Les ordres sont donnés et chacun sait ce quil doit faire. Le train arrive et cest le départ pour Quimper puis Douarnenez. Où ils arriveront en soirée. Soulagement pour tous, tout sest bien passé. Les trois aviateurs Américains seront hébergés pendant un mois sur Tréboul. Dans un premier temps il séjournerons avec six autres aviateurs Américains au lieu dit "Le Bois dIsis" à létage dune maison. Puis ensuite leur hébergeur ayant des difficultés et on peut le comprendre, surtout pour les nourrir, demandera à Monsieur Gabriel Cloarec, marin pêcheur, den accueillir un ou deux. Finalement cest trois aviateurs qui seront conduit à son domicile. Évidemment rien ne séparera les sergents Bollinger, Kelly et Kallas. Ils arriveront chez Monsieur Cloarec le 21 décembre 1943. Le dénouement de leur évasion approche de sa fin mais les moments dinquiétude ne sont pas terminés. Le 22 janvier 1944 à la nuit tombée, défiant la surveillance de loccupant, Gabriel Cloarec âgé de 21 ans quittera le port de Douarnenez à bord de son bateau de pêche "Breizh-Izel" emmenant avec lui une trentaine de personnes dont plusieurs aviateurs américains où lon retrouve les trois sergents. Monsieur Jean Richard sera aussi à bord. Lévasion par mer se déroulera dans des conditions très difficiles avec une mer très forte, vent fort, sans compter un froid glacial et sans oublier aussi ce mal de mer dont beaucoup seront atteint. Ils apercevrons les côtes Anglaises le lendemain en début daprès midi. Un patrouilleur Anglais viendra au devant deux et leur permettra dentrer au Port de Falmouth (Cornouailles). Le rapport dévasion manuscrit du Sergent Ardell Bollinger lors de son passage devant le capitaine White au Patriotic School de Londres reste déterminant et relate bien laide apportée par ces courageux Français qui leur on permis de retrouver la LIBERTÉ.
Patriotic School de Londres
Dossier de recherches. Daniel Dahiot, Pierre Mahé, Jean Michel Martin. Rédaction et photos Jean Michel Martin. Août 2011. Je tiens à remercier toutes les personnes qui mont accueilli pour me faire part de leur témoignage. Je leur en suis reconnaissant. Remerciements à M. Voyer Eugène, M. Voyer Joseph, M. & Mme Voyer Albert, Mme Loncle Annick, M. Rault Jean, M. Auffray Lucien, M. Hamon Roger, M. Hamon Jean-Claude, M. Grall André, M. Lars Christophe, M. Gourdel, M. Le Boudec, M. et Mme Thouvenot, Mme Ploux née Vourc'h Anne, M. Richard Yann (site internet, Le jour des justes). USA, Colonel Joël Johnston.
Sources/documentation |
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Pâles du B-17, notez quelles sont encore restées dans l'état de 1943 |
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NANTES Bombing Mission (VIII BC 101)
23 septembre 1943 à 18h11 mm
384th BOMBER GROUP
Lead Bombardier : Capt MC Clanahan J.C.
Lead Navigator : Capt Celentano F.A.
Low Group du 41st Combat Bomber Wing
Target Nantes, port et sa région
Bombing Altitude 23000 ft
Premier Bombardement du Wing